vendredi 1 avril 2011

chapitre 21: retrouvailles (1er partie)

POV Edward

Depuis plus de quatre ans, je la cherchais. Personne n'y croyait, ils me disaient tous d'arrêter, de rentrer mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas croire qu'elle était vraiment morte, que plus jamais je ne la verrai. C'était impossible. Je me souvenais encore de cette journée comme si ça s'était passé hier...

// Flashback //

Le combat était terminé et nous avions gagné. Les trois rois étaient morts, leurs femmes et la garde aussi. Il ne restait qu'une poignée de jeunes vampires demandant grâce. J'allais partager la joie de mes compagnons quand je vis Alice et à travers elle, à travers ses pensées, je vis Bella, ma Bella. Mon sourire s'effaça en quelques millisecondes. Elle tomba à terre au moment même où je tournai la tête vers elle. Sans plus me préoccuper des derniers vampires encore vivants dans la clairière, je me précipitai à ses côtés.
-Bella!
Elle était si pâle, bien plus que d'habitude, plus que nous encore. Je pressai mes mains sur sa plaie, espérant empêcher son sang de couler. Je l'appelai mais elle ne semblait pas m'entendre.
-Bella! Ouvre les yeux, parle nous mon Amour.
Ses paupières papillonnèrent mais restèrent closes. Je sentais sous mes doigts son sang qui coulait à flots. De mon autre main, je lui caressais les cheveux comme j'en avais l'habitude.
-Ne meurs pas je t'en supplie! J'ai besoin de toi!
Sa respiration était de plus en plus faible. J'entendais derrière moi les sanglots et les plaintes étouffées de plusieurs personnes mais je ne pouvais pas détacher mon regard de mon amour.
-Bella! Ma voix était brisée.
Et soudain, plus rien. Bella n'étais plus là. Mes mains qui la serraient encore il y avait quelques secondes étaient maintenant vides. Seule une flaque de sang, dans laquelle je baignais, prouvait qu'elle s'était trouvée à cet endroit.
-Qu'est-ce que... je ne pouvais même pas finir ma phrase.
Je regardai autours de moi, essayant de comprendre parmi la cacophonie des pensées ce qui a bien pu se passer mais tout le monde avait l'air aussi perdu que moi. Je me tournai vers ma sœur.
-Alice, Qu'est-ce que tu vois? Où est-elle?
Elle ne me répondit pas tout de suite, fixant la mare de sang à mes pieds.
-Alice! Criai-je.
-Je ne la vois pas, Edward. Sa voix était brisée de sanglots muets. Je cherche, mais je ne la trouve pas.
- Edward ... Bella est …

Je lus dans ses pensées avant qu'elle ne finisse sa phrase.

-Tais-toi! Ce n'est pas possible. Elle est quelque part, forcément!

D'un bond, je me remis sur mes pieds.

-Elle est forcément là, répétai-je en me dirigeant vers la forêt.

Je fouillai pendant des heures la forêt. Les autres m'avaient rejoint. Nous nous étions repartis le terrain mais nous fîmes tous chou blanc. Malgré tout je continuai jusqu'à ce que Carlisle viennent à ma rencontre.

- Fils. Viens rentrons.

- Non, elle est forcément là!

- Edward …

- Non!

Je lisais parfaitement ses pensées. Il était persuadé qu'elle n'était plus.

- Elle est en vie. Dis-je plus me convaincre moi-même que lui.
- Fils, si c'est le cas alors ce n'est pas en cherchant à l'aveuglette que nous la trouverons.
Ben que ne pensant pas que nous la retrouverons, son argument était très juste. Cela faisait des heures que je la cherchais à l'aveuglette, comme il disait, et ça n'avait rien donné. Il était temps de changer de méthode.
- D'accord. Rentrons.
Je courus sur tout le chemin nous ramenant à la villa. Lorsque nous y fûmes tout le monde était dans le salon. Leurs pensées étaient toutes horriblement tristes. Kate pleurait la mort de ses sœurs dans les bras de Garrett, qui tentait de la consoler tant bien que mal.
Soren était assis dans un fauteuil ses coudes appuyer sur ses cuisses, sa tête dans ses mains. Ses pensées ne laissaient transparaître que son désespoir d'avoir perdu sa famille, de ne pas avoir été capable de la protéger et de ne pas pouvoir la retrouver.
- On va la retrouver … lui dis-je dans un murmure en allant m'asseoir à ses côtés.
Esmé vient me rejoindre et passa son bras autour de mes épaules pour me réconforter.
- Si elle était toujours en vie nous l'aurions déjà retrouvée. Dit-il dans un souffle à peine audible.
- Elle a disparut comme quand elle se téléporte peut être que …
- Elle aurait atterris dans un endroit qu'elle connaît près d'un endroit où elle serait en sécurité et où elle pourrait être soignée.
Nate avait parlé avec calme et froideur tout le contraire de ses pensées qui criait sa colère, son inquiétude et l'injustice de la situation.
- Peut être est-elle chez vous en Suède? Tentais-je.
- Non. Nous avons déjà appelez la résidence et demandé s'ils avaient vus Bella mais ils ne l'ont pas vues. En ce moment ils sont entrain de ratissé la propriété. Nous avons également contacté nos autres demeures et aussi nos amis chez qui elle aurait pu se téléporter. Mais rien …
C'était Liam qui avait pris à son tour la parole sentant que les autres n'arriveraient pas à parler.
- Alors, nous devons attendre leurs appels pour savoir si …
Il ne parvint pas à finir sa phrase sa tristesse bloquant sa parole.
Esmé resserra son étreindre et je me laissai aller dans ses bras. Je sanglotai contre elle réalisant qu'il n'y avait que peut de chance que nous la retrouvions.
Je ne parvenais pas à bloquer toutes les pensées qui m'envahissaient. C'est ainsi que je découvris cette horrible trahison.
"Bella s'écroulait à terre. Une flaque de sang se formait autour d'elle. Moi pleurant en la serrant dans mes bras."
-Alice! Comment as-tu pu me cacher ça!
- Edward …
- Non! Tais-toi! Tu m'as trahi, tu nous as trahis. Tu l'as laissé mourir!
- Non! Elle savait! Je lui ai dit mais … mais elle ne voulait pas que je le dise … elle … elle …
Alice s'effondra au sol et pleura. Jasper vint la prendre dans ses bras et la berça.
J'étais tellement en colère même si Bella lui avait demandé de ne rien dire, il y a certains secrets qui ne sont pas bon de taire. Trop écœuré par cette découverte, je montai dans ma chambre et m'y enfermai.
Nous attendîmes des heures et des jours pour recevoir les appels des différentes demeures mais personne ne la trouva. Mon désespoir ne fit que s'intensifier tout comme celui des autres. Je ne reparlais toujours pas à Alice malgré ses excuses aussi bien verbale que mentale. Je ne pouvais pas. Ma colère et mon amertume étaient encore trop forte pour lui pardonné. Elle continua à chercher Bella dans ses visions espérant ainsi que notre bonheur revienne et aussi que je lui pardonne. Mais elle ne trouva rien.
Peu à peu chacun rentra chez soi en promettant de chercher Bella et de se renseigner si un hôpital n'avait pas accueillit une inconnue récemment. Au final, il ne resta plus que nous et les Swan. La maison était aussi silencieuse qu'un tombeau, personne ne parlait sauf quand nous avions une idée pour la trouver.
Au bout de deux mois, Les Swan décidèrent de rentrer en Suède et de fouillai eux-mêmes le pays. Leurs idées me plu et je partis moi aussi fouillai le pays.
// Fin flashback //
En quatre ans, j'avais voyagé plus que durant toute ma vie. Je ne me posais jamais, j'arrivais dans un endroit et je la cherchai dans les moindres recoins après m'être bien assurée qu'elle n'y était pas, je repartais pour une nouvelle destination. J'avais déjà parcouru tous les États-Unis, ce qui m'avait pris pas mal de temps, le Canada, la Suède, son pays natale même si Soren m'avait assuré avoir pratiqué des recherches là-bas, la Norvège, la Finlande. La plupart du temps, je devais me contenter de chercher pendant la nuit pour éviter de me faire remarquer.
C'est ainsi que j'arrivais en Angleterre. À Londres, plus exactement. J'étais là depuis une semaine. Les nuages qui restaient continuellement au dessus de la ville me permettaient de faire mes recherches de jours. La nuit était tombée depuis longtemps et le soleil commençait tout doucement à remonter dans le ciel, il ne devait pas être loin de 4 heures du matin. J'étais à pied, comme d'habitude. Moins rapide que la voiture, certes mais plus pratique pour être sûr de ne louper aucune ruelle. J'arrivais au coin de Coventry Street quand une jeune fille brune me rentra dedans. Un épouvantable mélange d'odeur d'alcool et de cigarette émanait d'elle. Elle s'accrocha à moi pour s'aider à se remettre sur ses pieds puis leva la tête vers moi.
-Désolée mon beau, s'excusa-t-elle en me lançant un regard qui se voulait aguicheur. Si tu veux, je t'invite chez moi pour me faire pardonner comme il se doit...
-Non, merci, répondis-je, indifférent.
Je détachai ses doigts encore agrippés à ma veste et me retournai pour continuer mon chemin. Elle s'égosillait en injure à mon encontre pour avoir repousser ses avances quand je remarquai le bar dont elle devait surement venir de sortir et tout s'arrêta autour de moi. Je n'entendais plus rien, ne voyais plus rien, ne sentais plus rien. À part elle. Elle qui venait à son tour de sortir du bar. Bella. Ma Bella. Mon amour. Je m'approchai comme hypnotisé jusqu'à me retrouver à quelques pas seulement d'elle. Après tout ce temps, j'étais comme pétrifié, statufié devant elle, je ne parvenais pas à ouvrir la bouche pour dire quelque chose de cohérent. Elle n'avait pas changé du tout, ses long cheveux bruns tombaient dans son dos, elle portait un jeans, des baskets et un sweat-shirt trop grand pour elle. Elle se retourna enfin vers moi. Était-il possible qu'elle ne m'ait pas senti arrivé? Pourtant je la sentais bien moi, comme la première fois. Sa délicieuse odeur qui m'avait tant hanté. Sa douce voix me sortit de mes souvenirs.
-Désolée ... commença-t-elle.
Je failli rire. Elle n'avait perdu l'habitude de s'excuser on dirait.
-On vient juste de fermer.
Je la regardais sans comprendre. De quoi me parlait-elle?
-Quoi?
-Le bar. On ferme à 4h00.
Elle me montrait le panneau « close » pour appuyer ses dires. Je ne regardais même pas. Je ne regardais qu'elle, sans rien dire.
-Bon ...
Elle se pinçait les lèvres. La rendais-je nerveuse?
-Au revoir.
Elle tourna les talons et parti comme si de rien n'était. Était-ce une blague? Une cruelle et mauvaise blague? Je la regardais s'éloigner un moment. Non. Elle ne se retournait pas. Elle ne revenait pas vers moi en riant et en disant qu'elle m'avait bien eu.
Enfin, je sortis de ma léthargie et me remis à bouger, je parti dans la même direction que Bella et la rattrapai bien vite. Elle marchait tranquillement, les mains dans les poches de son sweat-shirt. Elle accéléra légèrement sa cadence quand elle me sentit arrivé près d'elle. Quand je fus tout à fait à sa hauteur, elle s'arrêta pour me regarder, méfiante.
-Qu'est-ce que vous voulez, à la fin?!
Cette fois, je dus bien me rendre à l'évidence. Elle ne me reconnaissait pas. Elle allait repartir quand je répondis enfin.
-Bella, C'est moi, Edward...
De nouveau, elle s'arrêta.
-Comment connaissez-vous mon nom? C'est au bar qu'on vous l'a dit?
-C'est toi qui me l'a dis.
-C'est ça ...
Exaspérée, elle se remit en marche espérant se débarrasser de moi mais je ne la lâchais pas d'une semelle. Hors de question de la laisser s'éloigner une seconde fois de moi.
-Bella, s'il te plait ...
-Arrêtez de me suivre!
Je ne savais pas quoi faire, je ne voulais pas l'effrayer mais je ne pouvais pas la laisser s'en aller. Un vampire pouvait-il vraiment perdre la mémoire? Et d'ailleurs était-elle encore vampire? Oui. En quatre ans elle n'avait pas changé du tout. Elle commença à ralentir tout doucement. Elle devait habiter le quartier mais ne voulait pas me montrer où exactement. C'est ainsi que nous nous retrouvâmes bloqués. Elle ne voulait pas rentrer chez elle et je ne voulais pas partir.
- Ecoutez, je ne sais pas qui vous êtes et ce que vous me voulez mais si vous continué à me suivre j'appelle la police. Me dit-elle en sortant son Gsm.
- Si je te voulais du mal je ne te laisserais pas le temps d'utiliser ceci, répondis-je en pointant le téléphone.
Elle me lança un regard noir et composa, je supposai, le neuf cent onze.
- Allo? Police? Oui, il y a un ho…
Je lui pris son Gsm et coupai la communication.
- Rendez-le-moi!
- Si tu promets de ne pas appelez la police.
- Seulement si vous cessé de me suivre.
Je ne voyais pas comment la convaincre de m'écouter. Je m'y étais mal pris et maintenant je l'effrayais.
- D'accord. Tiens.
Je lui tendu son portable, la regardai une dernière fois et me détournai. Je ne comptais pas la perdre à nouveau alors je bifurquai dans la première ruelle qui venait et escalai le mur pour arriver sur le toit. De là, je la suivis jusqu'à son immeuble. Il fallait introduire un code pour pouvoir pénétrer dans le bâtiment. Je le mémorisai lorsqu'elle l'introduit. Ensuite j'attendis cinq minutes avant d'entrer à mon tour dans l'immeuble.
Une fois que je fus dans le hall, je me rendis compte que je ne savais pas dans quel appartement elle se trouvait. Je réfléchis un instant et revins sur mes pas pour lire les noms sur les boîtes aux lettres et ainsi découvrir le numéro de son appartement. Isabella Doe, appartement 5B. Je montai donc les escaliers jusqu'à l'étage de Bella.
- Merde! Qu'est ce que je fais maintenant? Je ne peux quand même pas sonner à sa porte. Elle va appeler les flics directement. Murmurais-je pour moi-même.
Après quelques instants de réflexion je décidai de me cacher dans la cage d'escalier afin que personne ne me remarque. Je concentrai mon ouïe sur son appartement. Au bout de plusieurs heures, je perçus une respiration lente et régulière émané du lieu qui retenait toute mon attention. Lentement je me levai et me dirigeai vers sa porte que j'ouvris – en faisant attention de ne pas détruire sa serrure dans la manœuvre – et pénétrai dans la pièce.
Il n'était pas très grand et il n'y avait pas beaucoup de meuble. En face de moi se trouvait ce que je considérai comme le salon composé d'un divan deux place de seconde main, d'une TV plus que dépassée, à ma droite je vis une kitchenette – vraiment vraiment minuscule – j'entendais le ronronnement de frigo qui semblait être en bout de course. Il n'y avait aucune décoration. Les murs étaient nus d'un blanc délavé. A gauche, il y avait deux portes. J'en déduisis que l'une était la salle de bain et l'autre la chambre de ma belle.
Je m'avançai vers ces deux portes et cherchai d'où venait exactement le bruit de respiration. Celle de droite. J'entrai dans celle-ci et là je vis allongeai dans le lit Bella. Elle semblait si paisible. Cette vision d'elle m'avait tant manqué. Je m'approchai tout doucement d'elle et m'assit contre le mur à coté de la tête du lit. Je l'observai avec émerveillement. Enfin, enfin, je l'avais retrouvée elle est …
- Edward …
Je me figeai. L'avais-je réveillai? Non. Elle dormait toujours. Une chose qui n'a pas changé durant c'est quatre années, elle parle dans son sommeil. Et en plus elle rêvait de moi! J'étais sur un petit nuage.
- Laissez-moi! … Arrêtez de me suivre … dit-elle en se retournant.
La chute fut terrible. Certes, elle rêvait de moi mais pas dans le sens que j'avais espéré. Elle me voyait comme un stalker!
Je passai le reste de mon temps à l'observer et à réfléchir à un moins de l'approcher sans l'effrayer. Ce qui n'était pas gagné. Lorsque j'entendis sa respiration changer et ainsi annoncer son réveille, je m'éclipsai vite fait et repris ma place dans la cage d'escalier.
Je passai toute ma journée là ne bougeant que quand je risquais d'être vu. Vers 18h30, j'entendis sa porte d'ouvrir et je me cachai dans l'ombre des escaliers montant à l'étage. Puis j'attendis de l'entendre descendre les escaliers afin de la suivre. Elle se dirigea vers le bar où elle travaillait. C'était un bâtiment avec une façade de bois rouge recouvrant la partie rez-de-chaussée de celle-ci. Quelque tonneaux peins aux couleurs de l'établissement trônaient devant les vitrines. L'enseigne indiquait "The ship & shovell" en lettre d'or. Je la vis y entrer. Je m'arrêtai brusquement sur le trottoir ne sachant pas quoi faire. Ma nuit n'avait pas vraiment été fructueuse et je n'avais qu'une ébauche de plan qui était plus que bancale, soit dit en passant.
Prenant mon courage a deux mains, je pénétrai à mon tour dans le bar. L'intérieur était très chaleureux et accueillante. Le sol était recouvert d'une moquette rouge, les murs était en bois laqué ouvragés et de ci de là quelques miroirs étaient incorporés à ceux-ci. Le bar s'étendait sur ma droite.
Je cherchai une table où m'assoir. Il y avait beaucoup de monde ce soir et ce n'était encore que le début de soirée. Finalement je trouvé une place au bar. D'ici je pourrais l'observer sans trop de difficulté. Je ne dus pas attendre très longtemps avant de la voir. Elle était au bar et commandait les boissons au barman pour ses clients.
Je ne le lâchai pas des yeux pendant deux bonnes heures jusqu'à ce qu'elle me remarque. D'abords, son visage exprima la surprise puis la colère teintée d'une légère lueur de peur. Elle se dirigea vers moi et je ne vis plus que de la colère dans ses yeux.
- Que faites-vous là?!
- Bonsoir Bella! Moi aussi je contente te voir. Comment vas-tu? Moi, à mervei…
- Je vous ai posai une question!
- Je sui venu te voir.
- Allez-vous-en! Je ne veux plus vous voir.
- Je suis désolé mais je ne peux pas partir.
- Si vous pouvez le faire et c'est d'ailleurs ce que vous allez faire tout de suite!
Elle était rouge de rage et pointait la porte. Je continuais à la regarder comme si de rien n'était.
- Isabella, un problème avec ce client? Demanda le barman qui s'était approché de nous envoyant Bella hausser le ton.
- Oui, il y a un problème! Cet homme m'a suivit hier soir après la fermeture et maintenant je le retrouve ici à m'observer.
Il regarda ma brunette droit dans les yeux et ce qui l'y vit du le convaincre car lorsqu'il s'adressa à moins son ton était glacial.
- Je vous demanderais de partir monsieur et si vous ne le faites pas de votre propre gré je vous y aiderai.
S'il savait! Si je ne voulais pas bouger de là nul n'aurait pu me faire bouger. Mais bon je crois que je mettais déjà fait assez remarquer comme ça. Je me levai donc, déposai le prix de ma consommation et un bon pourboire et sorti du bar.
Je m'assis à la terrasse d'un bar d'à côté et gardai le bar d'où je venais. Les heures passèrent et finalement l'heure de la fermeture du bar de Bella sonnât. Le bar où j'avais trouvé refuge avait déjà fermé il y a une bonne heure et j'attendais l'amour de ma vie dans l'ombre d'une ruelle adjacente.
Enfin, ma patience fut récompensée et je la vis sortir. Malheureusement, elle était accompagnée par ce gringalet de barman.
- Isabella, tu es sûr de ne pas vouloir que je te raccompagne chez toi?
Bien sûr qu'elle ne veut pas que tu la raccompagne!
- Non je te remercie mais ça va aller, je ne suis pas très loin.
- Je sais mais avec ce type qui te suivait hier ça m'inquiète.
- Depuis le temps, il a du partir. Non, je t'assure que ça va aller. A demain Marc!
- A demain Isabella!
Il prit le chemin du retour et quand je fus sûr que Marc – beurk! – ne pouvait pas me voir, je lui emboitai le pas.
J'accélérai un peu le pas pour arriver à sa hauteur. Quand elle me vit elle fit un bond dans les airs et son cœur en fit de même.
-Vous! Encore!
Cette fois-ci sa voix avait tremblé de peur.
-Désolé, je ne voulais pas t'effrayer mais je dois vraiment te parler.
-Non! Arrêtez de me suivre. Ca devient lassant à la fin! Dans quelle langue dois-je vous le dire?!
Elle reprit son chemin me laissant là en plan. Je ne mis pas longtemps à réagir et je la rattrapai.
-Je te promets que je ne suis pas stalker.
-Quelle merveilleuse nouvelle! J'en suis folle de joie. T'es quoi alors? Un psychopathe?
Elle s'arrêta et me regarda droit dans les yeux. Si un regard pouvait tuer je serais mort à l'heure qu'il est. Je ne savais pas quoi dire. Evidemment je pouvais répondre à sa dernière question mais ça ne nous avancerait pas plus. Un bruit étrange nous tira de cette situation.
-Tu as faim, dis-je.
-Non, pas du tout.
Mais un deuxième gargouillement de son ventre la contredit. Son visage se teinta de rouge aussitôt. Elle était tellement adorable à ce moment que je dus me mordre l'intérieur des joues pour me concentrer et ne pas franchir l'espace qui nous séparait pour l'embrasser.
- Laisse-moi t'inviter à déjeuner. Tu écouteras ce que je veux te dire.
Elle sembla réfléchir quelques instants.
-Vous me laisserez tranquille après?
-Si c'est ce que tu veux ...
J'avais répondu nonchalamment mais mes entrailles se tordaient à l'idée qu'elle ne veuille pas me revoir. Elle m'emmena dans un petit café ouvert à toute heure du jour et de la nuit. Derrière le comptoir, une serveuse fit un signe de la main à Bella au moment où celle-ci passa la porte. Elle était métisse avec de longs cheveux noirs coiffés en chignon et portait un uniforme vert avec un tablier blanc. Elle eut l'air surprise quand elle me vit précédé Bella. À part un vieux couple assis à une table et un homme au comptoir, il n'y avait personne dans le café. Aussitôt installé, la jeune serveuse vint à notre table.
-Bonjour, Isabella, salua-t-elle tout sourire.
Dans ses pensées, je vis la raison de sa surprise. Bella n'amenait jamais personne, ne lui parlait jamais de personne. D'après elle, quand elle ne travaillait pas ou qu'elle ne venait pas manger ici, Bella vivait recluse dans son appartement.
-Salut, Honor.
-Je te mets comme d'habitude?
Bella regarda un instant dans ma direction.
-Non, donne-moi la carte, on m'invite aujourd'hui.
-Très bien.
La dénommée Honor nous donna donc deux cartes et retourna à son comptoir, nous laissant le temps de choisir. Bella n'avait pas l'air d'arriver à se décider sur ce qu'elle allait manger, elle fouillait la carte oubliant un instant ma présence. Elle sursauta quand je lui parlai.
-Prends tout ce que tu veux.
-Vous êtes bien généreux ...
-Tu veux bien arrêter de me vouvoyer?
Elle hocha la tête, cachée derrière le menu.
-Tu viens souvent ici?
-Je viens quelques fois après le boulot, depuis que je travaille au bar.
-Ça fait longtemps que tu travailles là?
-Trois ans.
J'eus l'impression qu'elle s'ouvrait à moi petit à petit. Elle était encore méfiante mais elle acceptait de répondre à mes questions. Honor vint chercher notre commande à ce moment-là. Bella avait pris ma proposition à la lettre et demanda des œufs au bacon, des toasts et des pancakes pour le dessert précisa-t-elle.
-Et pour vous, monsieur?
-Rien, merci.
Elle ne fit pas de commentaire et partit chercher la commande de Bella.
-Tu ne manges pas?
-Tu manges assez pour deux.
Vexée, elle se referma immédiatement. J'étais si bien avec elle que j'en oubliais qu'elle n'était plus, ou plutôt pas encore, ma Bella. Son appétit d'ogre qui nous faisait rire il y a quatre ans, n'était plus, aujourd'hui, un sujet de plaisanterie. 
-Et voilà! Bon appétit, ma belle!
-Merci, Honor.
Elle regarda avec un plaisir évident Bella engloutir une première fourchette, elle se tourna ensuite vers moi.
-Vous êtes sûr que vous ne voulez rien? Me demanda-t-elle encore.
 -Non, non, ca va.
Je la remerciai et elle partit accueillir un nouveau client. Bella se décida enfin à me parler.
-Alors? Tu vas me dire ce que tu me veux, finalement?
-Bella ...
Je m'arrêtai. Par où commencer? Je me doutais bien à quel point cela allait être dur pour elle d'apprendre sa véritable nature. Elle m'avait déjà expliqué ce qu'elle ressentait par rapport à son statut de demi-vampire. Elle avait longtemps détesté de ne pas appartenir complètement à une espèce.
-Tu as faim ...
Agacée, elle reposa bruyamment sa fourchette sur la table.
-Oui j'ai faim! On ne va pas en parler encore pendant des heures!
-Non, je veux dire, tu as faim d'autre chose. Tu n'es pas rassasiée même quand tu manges à n'en plus pouvoir. Tu sais que même après tout ça, tu ne seras pas satisfaite, n'est-ce pas?
-Comment ...
-Tu travailles dans un bar la nuit et tu ne sors pratiquement pas de chez toi pendant la journée parce que ta peau réagit bizarrement à la lumière du soleil. Tu dors très peu ...
-Comment tu sais tout ça? Tu m'as espionné ou quoi?
-Non, Bella. Laisse-moi te montrer quelque chose.
Je saisi mon portefeuille et en saisi une photo abimée et déchirée tellement je l'avais manipulée. Alice avait prise cette photo le jour de l'anniversaire de Bella. On pouvait la voir assise sur mes genoux et sourire à l'objectif. Je lui tendis la photo qu'elle fixa quelques minutes en silence.
-On se connait, finit-elle par dire, les yeux toujours rivés sur la photo.
J'acquiesçai. Sa voix n'était plus qu'un murmure.
-Je ... Je n'ai aucun souvenir.
-Je sais. Je m'en suis rendu compte.
-Quel est mon nom?
-Isabella Swan. Tu t'appelles Isabella Swan.
Elle passa la main sous son sweat-shirt et en sortit son collier.
-J'avais ça, dit-elle. Il y a mon prénom gravé à l'arrière. J'ai failli le vendre, le bijoutier m'avait dit que je pourrais en tirer pas mal mais je n'ai pas pu m'en débarrasser.
-C'est l'emblème de ta famille, lui expliquai-je. Ça ne m'étonne pas que tu l'aies gardé, tu aurais pus tuer si quelqu'un avait osé y toucher.
Évidement, elle ne comprit pas que je parlais sérieusement.
-Ma famille ... tu la connais?
J'acquiesçai encore une fois.
-Tu sais où ils sont? Tu peux m'y emmener?
Égoïstement, je fus déçu. Déçu qu'elle ne me prête pas la même attention que pour sa famille.
-Je t'emmènerai où tu veux, Bella. Mais d'abord je dois te parler, t'expliquer qui tu es ...
-Vas-y! Je t'écoute!
Je me levai et déposai quelques billets pour payer l'addition.
-Hé! Où tu vas?
Bella me suivit à l'extérieur du café.
-Ce n'est pas vraiment le bon endroit pour parler de ça.
J'ignorais totalement comment elle allait réagir et je voulais éviter d'avoir des humains autour de nous. À vrai dire, j'ignorais même comment amener le sujet.
-Comment as-tu atterris ici?
-Euh ... J'en sais rien ... Je me suis réveillée à l'hôpital. Je ne me souvenais de rien et je n'avais rien sur moi. C'est Honor qui m'a trouvée et m'a emmenée aux urgences.
-Tu t'en es remise vite?
-Assez oui, les médecins ont dit que c'était un miracle que je sois encore en vie. Ils ont dit aussi que j'avais une constitution incroyable.
-Je suis désolé que tu aies du supporter ça toute seule.
-C'est fait, maintenant, répondit-elle simplement en haussant les épaules.
Je méditai en silence pendant quelques minutes. Bella marchait à côté de moi. Je ne pus m'empêcher de remarquer encore une fois qu'elle n'avait pas changé même si elle ne se souvenait de rien, elle ne restait jamais focalisée sur sa douleur, ses problèmes. Elle allait de l'avant. Elle paraissait si tranquille, si sereine à ce moment que je crus un instant être retourné quatre ans en arrière.
-Alors? Où est-ce qu'on va? Me demanda-t-elle.
-Au parc.
-Au parc? Tu te moques de moi?
-Pas du tout.
Elle jeta un coup d'œil à son poignet.
-Mais le Regent's Park est le plus proche d'ici et il n'ouvre pas avant deux heures.
-C'est pour ça qu'il faut y aller maintenant ...
Elle s'arrêta, septique.
-Je ne sais pas si tu as remarqué mais je n'ai pas vraiment les moyens de payer l'amande qu'on va se prendre si on se fait choper ...
Je ris à sa remarque. Elle aurait pu acheter le parc entier avec sa fortune.
-Ne t'en fais pas pour ça, Bella.
Elle hésita encore un peu mais finit par comprendre que je ne lui expliquerai rien avant d'être arrivé.
-Très bien ... souffla-t-elle. Je te suis.
Nous allâmes d'abord chercher ma voiture pour faire le trajet. Durant tout ce temps, elle essaya de me tirer les vers du nez mais je résistai. Il valait mieux que je lui montre. Une fois arrivé, nous fîmes le tour du parc jusqu'à trouver une grille d'accès pour le gardien. Je forçai pour l'ouvrir en faisant attention à ne pas faire trop de bruit. Je m'écartai pour laisser passer Bella en premier. Elle me regarda suspicieusement mais ne fit pas de commentaires. Je l'entrainai plus au centre du parc. Là où la végétation était un peu plus dense. Bella leva un sourcil interrogateur.
-Tu comptes me tuer et m'enterrer ici?
-Comment va ta gorge?
-Ma gorge?
-Est-ce qu'elle te brûle?
-Oui, tout le temps. Et c'est de plus en plus insupportable. Comment le sais-tu?
-Parce que moi aussi.
-C'est vrai? Pourquoi? Comment tu fais pour que ça cesse?
-Calme-toi, Bella. Je vais t'expliquer. Si tu n'es jamais complètement rassasiée quand tu manges et que ta gorge te brûle, c'est parce que tu ne te nourris pas avec ce qu'il faut ...
-Et avec quoi faudrait-il que je me nourrisse?
C'est ici que ça devenait délicat.
-Avec du sang.
-Du sang ... Tu te fiches de moi, pas vrai?
-Non, Bella. Toi et moi, nous nous nourrissons de sang.
-C'est ça! Et après tu vas me dire que nous sommes des vampires?! Non sérieusement c'est quoi l'explication.
-Nous sommes des vampires, Bella. Sérieusement.
Je l'a regardai droit dans les yeux et lui fit comprendre que je ne plaisantais pas. Je vis plusieurs émotions traverser son visage: l'incrédulité, la compréhension, la peur et finalement la colère.
-Je savais que je n'aurais pas du te suivre. En fait tu sais quoi? T'es pas un psychopathe mais un schizophrène. Tu crois en des êtres qui n'existent même pas!
Elle se détourna pour reprendre le chemin d'où nous venions. Je l'attrapai par le bras et la tournai pour que nous nous fassions face.
-Je sais que ça semble dingue, Bella. Mais c'est la stricte vérité. Nous sommes des vampires et nous buvons du sang mais pas n'importe quel sang, du sang d'animaux.
-T'es complètement dingue, ma parole. Lâche-moi!
Cette fois-ci, seule la peur transparut sur son visage et je m'en voulu aussitôt mais je ne pouvais pas la laisser partir sans explication. Je savais que je n'aurais pas d'autre chance. J'espérai juste qu'elle me pardonnera.
- Non, suis-moi!
Elle se débâtit mais j'étais plus fort qu'elle. Je nous emmenai vers un coin du parc plus boisé où je savais trouver quelques biches. Après une centaine de mètres, elle cessa de se débattre et me suivis en trainant des pieds. Nous arrivâmes enfin dans une petite clairière. Je m'arrêtai et lui fis face.
- Ferme les yeux.
- Pourquoi? Me dit-elle avec un regard suspicieux.
- S'il te plaît.
Après plusieurs minutes de réflexion où elle chercha je ne sais pas trop quoi dans mon regard, elle s'exécuta.
- Ecoute ce qui nous entoure.
Je laissai passer quelque minute avant de rependre la parole.
- Qu'entends-tu?
- Des oiseaux, un ruisseau, des rongeurs, le vent dans les arbres …
Les oiseaux et le vent dans les arbres étaient perceptibles de n'importe qui c'était donc logique qu'elle les entende mais le ruisseau était après d'un kilomètre de notre position et les rongeurs … aucun humain ne les aurait remarqué.
- C'est bien maintenant, que sens-tu?
Plusieurs minutes passèrent avent qu'elle me réponde.
- La forêt et … des animaux?
- Plus précisément?
- Des biches?
Elle ouvrit les yeux et me regarda. Je pouvais lire dans son regard qu'elle ne savait pas d'où elle tenait cette information.
- Oui.
- Comment va ta gorge?
- Elle brûle. Ca fait vraiment mal plus que d'habitude.
- Referme les yeux.
Cette fois-ci elle m'obéit sans rechignai.
- Reconcentre-toi sur les biches. Leurs odeurs … Les sons.
Je la voyais qui était complètement concentrée sur le futur repas. Même si elle n'en avait pas encore conscience.
- Maintenant laisse faire ton instinct. Laisse-toi aller.
Un quart de seconde plus tard, elle filait à travers la forêt en direction des biches. J'attendis un peu avant de la suivre afin qu'elle ne se sente pas menacée.
Lorsque je la rejoignis, elle était en train de vider de son sang l'animal qui se trouvait sous elle. J'attendis à l'écart qu'elle finisse. Soudain, elle lâcha sa proie et fixa ses mains. Je ne pouvais peut-être pas lire dans ses pensées mais je voyais à sa posture qu'elle réalisait seulement ce qu'elle venait de faire et cela avait l'air de la choquer.
- Bella …
- Qu'est-ce que … qu'est ce que j'ai fait?

Elle se tourna vers mon les yeux embués de larmes.

-Pourquoi j'ai fait ca?

Les larmes coulèrent librement sur ses joues et je me sentis minable de lui faire ressentir ça. Parce que c'était de ma faute, si j'avais fait preuve de plus de tact, si je lui avais prouvé d'une autre manière … Je voulus me rapprocher un peu d'elle mais elle délaissa sa proie et recula aussitôt.

-Je suis désolé, j'aurais peut-être du m'y prendre autrement ... Mais Bella, tu étais assoiffée, ça aurait pu se finir plus mal que ça.

-Comment ça?

-Regarde cette biche, tu l'as complètement vidée de son sang. Imagine ce qui se serait passé si tu avais croisé la route de quelqu'un de blessé ou s'il y avait eu une bagarre au bar ou n'importe quoi ... Tu n'aurais pas pu y résister, pas à ce stade. C'est impossible pour un vampire de rester si longtemps sans se nourrir.

-Alors ... comment?

Je soupirai, on en arrivait à la deuxième partie de l'histoire. J'essayai encore de m'approcher d'elle, cette fois-ci, elle ne bougea pas.

-Et bien, commençai-je. Nos familles sont des vampires comme nous, mais dans mon cas, Carlisle, mon père, m'a transformé alors que toi, ton père est ton père biologique. Et ta mère était humaine. Tu es moitié humaine, moitié vampire. C'est certainement pour ça que tu as réussi à tenir si longtemps sans trop en souffrir.

Bella semblait complètement perdue.

-Bella? Ça va?

-Je viens d'apprendre que je suis un vampire, murmura-t-elle. J'ai besoin d'un peu de temps.

Après un moment de silence, Bella releva la tête vers moi.

-J'ai encore soif.

-C'est normal. Tu n'as pas bu depuis longtemps ...

-Qu'est-ce que je fais?

-Fais comme je t'ai expliqué. Concentre-toi sur les odeurs, les sons. Tu dois réapprendre à utiliser tes sens.

Elle ferma les yeux et respira profondément avant de partie à toute vitesse en direction du nord. C'était sans doute inconscient mais ses réflexes vampiriques revenaient. Et vite!

Je lui laissai encore quelques secondes avant de la rejoindre. À mon arrivée, une deuxième biche gisait à côté de Bella et celle-ci regardait droit devant elle, le regard vide. Je vins m'accroupir tout près d'elle.

-Je veux rentrer à la maison.

-Je te ramène ...