samedi 24 juillet 2010

Chapitre 4: La piste

-Où ? Demandais-je à Owen avec empressement.

-À Tacoma. Répondit-il.

Une fois qu’Owen m'ait donné tous les détails, je ne perdis pas plus de temps et je fonçai vers ma voiture. Je ne voulais surtout pas risquer de le manquer. Qui sait combien de temps restera-t-il là-bas ?

Une petite heure plus tard, j’arrivai dans north steven street, une rue résidentielle, le genre de rue où toutes les maisons sont exactement pareilles. Je repérai sa maison et vit une voiture garée dans l'allée. Je décidai de me garer au coin de la rue à 100 mètre de la maison. Celle-ci était un peu surélevée et en retrait par rapport à la route. Pas très luxueuse, elle était en préfabriqué mais semblait néanmoins accueillante avec ses parterres de fleurs. Pas vraiment le type de maison appartenant à un vampire mais après tout...

Je me dirigeai, à vitesse vampirique, vers l’arrière de la maison. Un chien de la maison voisine se mit à aboyer mais j'émis un sifflement entre mes dents qui le fit taire aussitôt. Je m’arrêtai devant la porte de derrière et écoutai les bruits provenant de l’intérieur. J’entendis le son d’une télé encore allumée, celui d’un perco, d’une machine à laver et des ronflements. Une seule personne. J’entrai silencieusement et fronçai le nez. De toute évidence le ménage n’était pas son point fort. Cette odeur devenait vraiment désagréable au fur et à mesure que je m'avançais dans la maison comme si quelque chose pourrissait ici depuis un certain temps. La porte par laquelle j'étais entrée était celle de la cuisine, une petite pièce équipée d'accessoires modernes. J'arrivais ensuite dans un couloir étroit, à droite une porte donnant sur le salon et une deuxième plus loin qui donnait accès à un bureau, je décidais d'y jeter un coup d'œil avant de continuer mon exploration au cas où je trouverais quelque chose d'intéressant. Les murs étaient recouverts de bibliothèque remplies de livres et un grand bureau noir trônait au centre de la pièce, je fouillais rapidement les lieux, faisant voler les papiers et arrachant presque les tiroirs au passage. Je ne trouvais rien et quittai la pièce pour monter à l'étage. Une fois en haut des marches j'allai directement devant la porte d'où provenaient les ronflements. J’ouvris celle-ci. Le spectacle que m’offrait cette chambre était digne des livres sur les serials killer. Un homme, âgé d’une cinquantaine d’années, brun, d’environ 1m80, plutôt séduisant, était allongé sur le lit à côté d’une jeune femme rousse, grande et élancée, correspondant aux canons de beauté des magazines de modes. Ses yeux verts n’exprimaient que de la terreur derrière le voile de la mort, qui les couvrait. Elle devait être morte depuis une semaine au moins. Voila qui expliquait tout, sans le climatiseur l’odeur de putréfaction aurait déjà rameuté tout le quartier. Cet homme-la n'était pas le vampire que j'avais espéré trouver, ce n'était qu'un humain mais Owen était remonté jusqu'à lui, jusqu'à cette maison, il y avait forcément un lien. Il enlaçait le corps de la femme fermement dans ses bras, la tête posée sur sa poitrine.

Je décidai de ne pas m’occuper du cadavre et l’empoignai directement par le cou pour le plaquer contre le mur à côté du lit. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre ce qu’il se passait mais je n’étais pas disposée à lui laisser plus de temps. Je resserrai donc ma prise. La peur se peignit sur ses traits lorsqu’il réalisa dans quelle situation il se trouvait.

-Pitié, s’il vous plaît ! Gémit-il.

Je resserrai encore un peu plus ma prise pour le faire taire. Bien qu'apeuré, je sentais qu'il ne me dirait rien de ce que je voulais savoir s'il ne me prenait pas un minimum au sérieux.

-Où est-il ? Lui demandais-je avec mon ton le plus terrifiant.

-Qu... qui ?

-Caleb!

Un frisson le parcouru lorsque j'avais prononcé son nom. Je desserrai un peu la pression que j’exerçais sur sa gorge pour le laisser répondre.

-Je ne sais pas ! Pitié, ne me tuez pas ! répondit-il.

-Où est-il ?! Répétais-je. Je sais que tu le connais et que tu travailles à l’occasion pour lui. Alors répond à ma question.

C'était du bluff, j'ignorais totalement quel lien pouvait bien unir ces deux-là mais Caleb était tout à fait le genre de vampire qui se servait des humains pour accomplir la sale besogne, bon, il est vrai que moi et ma famille étions également servi par des humains mais au moins ils étaient bien traités et bénéficiaient d'un service de protection inégalable et niveau salaire, ils étaient grâcement récompensé. Apparemment mon coup de poker avait marché car il me répondit aussitôt:

-Si je dis quoique ce soit il me tuera !

-Et que crois-tu que je ferais si tu ne me réponds pas ? Lui murmurais-je à l’oreille, calmement.

Il sembla réfléchir un instant, tremblant de tout son corps.

-Je préfère que se soit vous qui me tue plutôt que lui. Il me torturerait pendant des jours avant de mettre fin à mes jours.

-Est-ce parce que je suis une femme que tu penses que je ne torturerais pas si c’était nécessaire ? Lui assénais-je avec un air méprisant qui ne laissait aucun doute sur mes intentions.

Le pauvre homme se mit à pleurer ne sachant que faire. Quoi qu’il choisisse, une mort certaine l’attendait et il semblait l'avoir bien compris. A bout de patience, j’augmentai lentement la pression sur sa trachée jusqu’à qu’il manque d’air.

-Je… vous dirai… tout ce que… vous voulez… souffla-t-il alors avec un regard suppliant.

Je relâchai ma prise suffisamment pour qu’il puisse parler.

-La dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles, c'est quand il m'a appelé pour que je règle une affaire dans la région, il se trouvait à Prague mais ça remonte à plus de 6 mois. Il déménage fréquemment donc je ne sais pas où il se trouve en ce moment, me dit-il.

-Quoi d’autre ? dit-moi tout ce que sait à son propos. Lui dis-je.

-Il… Il a une servante humaine. Une femme d’une trentaine d’année, tout ce qu’y a de plus banal, ni belle ni laide. Mais vous pourrez la reconnaitre facilement, elle a une morsure de vampire sur le bras gauche. Tout le monde l’appelle Ivy mais personne ne connais son vrai nom. Elle ne recule devant rien pour satisfaire son maître. Et si vous voulez le combattre, alors vous devrez d’abords l’éliminer.

Était-ce sensé m'effrayer? Si cette femme était bel et bien humaine, je n'aurais aucun mal à me débarrasser d'elle.

-Est-elle toujours à ses côtés ? lui demandais-je néanmoins.

-Oui, elle va où il va. Répondit-il. Elle s’occupe de tout ce qui est administratif en plus du sale boulot. Elle veille à ce que personne ne sache où ils sont. C’est tout, je vous jure que je n’en sais pas plus. Il ne traite pas directement avec ses employés.

Je le lâchai et reparti en un clin d’œil. Il ne dirait rien de plus, j'en étais persuadée.

Sur le chemin du retour, mon cerveau était en ébullition. J’étais pressée d’arriver à la maison pour commencer de nouvelles recherches. Caleb n’était certainement plus là-bas mais il fallait bien commencer quelque part et cette Ivy serait peut-être la faille pour le retrouver, si seulement je pouvais obtenir son véritable nom.

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