mercredi 11 août 2010

Chapitre 13: Bella (B)

-Qu'est ce que... ?

Je relevai la tête et fit quelque pas dans leur direction.

-Edward... implorais-je. Je ne voul...

Je n'eu pas le temps de continuer, on m'envoya valser contre un arbre, à l'autre bout de la clairière. J'étais blessée à la tempe, rien de grave mais ça saignait. Un peu sonnée je me remis sur mes jambes m'aidant de l'arbre et je regardai vers le centre de la clairière, là où je me trouvais encore il y a quelques secondes de ça. Il s'y trouvait sept vampires que je n'avais jamais vus, l'un d'entre eux, surement celui qui m'avait repoussé, s'approchait de moi. Je l'évitai d'un bond quand il essaya de m'attraper. Mon ennemi était un grand type plutôt baraqué, il avait les cheveux noirs coupés ras, il se déplaçait avec souplesse et rapidité, je peinai à esquiver ses attaques.

-Bon sang, Bella ! Attaque-le ! Me cria Soren.

Je regardais dans leur direction. Lui et mes frères étaient chacun aux prises avec deux vampires. Je tournai ensuite la tête vers les Cullen, ils ne bougeaient pas. Aucun d'entre eux. Je ravalai mes larmes et me retourna contre mon adversaire.

-Vous voulez quoi ? Sifflais-je.

-Il t'avait demandé d'arrêter, répondit-il simplement.

Caleb ! Il ne pouvait donc pas faire le sale boulot lui-même. À son attaque suivante, je ripostai. Il n'était plus temps de jouer le rôle de la petite humaine fragile et sans défense que j'étais censée être, c'était fini. Étant un peu à l'écart, j'essayai de le repousser vers les autres distribuant coups de poing et de pied. Je réussi alors à lui faire perdre l'équilibre mais il se releva aussitôt. M'attrapant le bras au passage, il me le cassa d'un coup sec. Je retins un hurlement mais un hoquet de surprise et de douleur s'échappa. Je tombai sur les genoux quelques secondes, le temps de me ressaisir, même avec le bras droit hors d'usage, il était hors de question que je me laisse tuer sans réagir. Le combat repris de plus belle, j'avais un peu plus de mal à suivre le rythme maintenant, plusieurs fois je ne l'avais évité que de justesse. Mon ennemi eut à peine quelques secondes d'inattention, provoqué par le cri qu'une de ses acolytes avait poussé juste avant que Nate ne la tue, ce qui me permit de lui sauter dessus. Il essaya de me faire tomber mais je m'accrochai fermement à lui. Il s'écroula lorsque, après avoir planté mes crocs dans son cou, je lui arrachai la tête. Je restai plusieurs secondes à terre, immobile jusqu'à ce que Nate me rejoigne. Soren et Liam qui venaient eux aussi de finir leurs combats, virent se placer près de nous. Sans doute attirés par l'odeur de mon sang, les Cullen, excepté Carlisle, approchèrent de quelques pas. Ma famille se déplaça alors en arc de cercle autour de moi, afin de me protéger si nécessaire et Nate utilisa son don pour camoufler le parfum de mon sang et nous redonner à tous une odeur bien vampirique. Celle que l'on pouvait désormais sentir sur moi n'était pas la mienne, c'était celle que j'aurais eue si j'avais été un vrai vampire. Ma vraie odeur était celle que les Cullen avaient pu humer depuis que j'étais arrivée. Ne percevant plus de sang, ils se ressaisirent. Liam vint s'accroupir à mes cotés, il examina ma blessure.

-Ça va ? Me demanda-t-il.

-C'est fini.

Fut tout ce que je réussi à dire sur le moment. Le pacte des Volturi était brisé et les Cullen ne me pardonneraient pas de leur avoir menti à ce sujet. Carlisle brisa le silence qui s'était installé.

-Bella à besoin de soin, dit-il. Et nous apprécierions certaines explications. Venez à la villa.

Soren acquiesça puis se tourna vers Liam.

-Occupes-toi de ça, veux-tu?

Immédiatement, mon frère se mit à rassembler tous les cadavres et les morceaux esseulés en une seule petite montagne et y mit le feu grâce à son pouvoir.

Nous nous mîmes ensuite en route. Un silence pesant nous accompagnait mais je n'y fis même pas attention, je marchais derrière Edward et je le regardais. J'aurais voulu qu'il dise quelque chose, même si c'était pour me crier dessus mais il ne disait rien, il ne me regardait pas. Il ne voulait plus de moi. Les larmes coulaient sur mon visage mais je m'en fichais.

Une fois à la villa, Carlisle voulut soigner ma blessure. Après avoir épongé le sang, il regarda ma tête avec curiosité. La plaie s'était déjà presque complètement refermée. Il reposa les instruments qu'il avait prévu d'utiliser.

-Et ton bras ? Demanda-t-il simplement.

-Demain ou après-demain, ça devrait être bon.

-Incroyable !

-Je suis désolée, dis-je tout bas.

Carlisle m'adressa un léger sourire et nous redescendîmes au salon.

-Alors?

Je jetai un coup d'œil à Soren, il hocha la tête pour m'encourager à commencer mon récit. J'inspirai un grand coup avant de me lancer.

-Je suis un hybride, expliquais-je. Mi-humaine, mi-vampire. Soren n'est pas mon cousin, c'est mon père. Biologique j'entends. Il a eu une relation avec une humaine, ma mère, qui est tombée enceinte de moi. La grossesse a été très rapide, elle n’a pas duré plus de quelques semaines, ça ne s'est pas bien passé pour ma mère... parce que je me nourrissais de son sang. Elle est morte juste après l'accouchement, Soren a bien essayé de la transformer mais ça a échoué.

J'avais observé mon père durant ma tirade, je savais que c'étaient des souvenirs très douloureux pour lui. Ça pouvait être dur à comprendre mais il avait vraiment aimé ma mère et pas parce que son sang l'attirait. Ils étaient tombés amoureux à la seconde où ils s'étaient vus.

-J'ai grandi normalement pendant quelques années mais un jour, quand j'avais dix-huit ans, je me suis fait mordre par un vampire et depuis, je n'ai plus jamais vieilli. On ne sait pas ce qui se serait passé si je n'avais pas été mordue, peut-être que je serais morte de vieillesse, ou que j'aurais quand même stoppé ma croissance.

-Quel âge as-tu?

-Je suis née en 1176 en Gaule, j'ai 834 ans. Nate nous a rejoints quand j'en avais dix. Au début, il n'a pas très bien comprit pourquoi Soren se trimballait un humain, enfant qui plus est, partout avec lui.

Je souri en repensant à la première fois où mon frère m'avait vue, il se serait bien débarrassé de moi sur le champ et il avait bien failli se battre avec mon père mais quand il a su que j'étais sa fille, il fit la promesse à Soren de toujours veiller sur moi, tant qu'il lui serait permis de rester avec nous.

-Plusieurs années plus tard, ce fut au tour de Liam de se joindre à nous.

-Qu'est-ce qui te différencie d'un vampire normal, si je puis dire? Demanda Carlisle.

-Mon odeur qui est celle d'un humain, mon apparence: mes yeux sont bruns sauf après avoir chassé, ma peau n'est pas aussi pâle ni aussi froide que la vôtre. C'est comme si on avait stoppé le processus de ma transformation. Un vampire imparfait.

Je pointai ma blessure du doigt.

-Je guéris beaucoup plus vite que la normale. J'ai besoin de dormir mais pas beaucoup même chose pour ce qui est de respirer. Je me nourris de sang ainsi que de nourriture humaine. Mon sang est nocif pour les vampires, c'est un excellent remède en revanche pour les mortels...

Je voulus continuer ainsi la liste de tous les détails qui ne faisaient pas de moi une humaine sans pour autant être un vampire non plus mais Alice se figea soudain, signe qu'elle était en train d'avoir une vision. J'entendis Edward grommeler quelque chose que je ne compris pas.

-Les Volturi arrivent, annonça Alice. Ils seront là demain dans la matinée.

Le silence retomba, je jetai un coup d'œil à Soren mais il semblait perdu dans ses pensées. Quand Edward quitta la pièce, je le suivi jusque dans le jardin. Le remarquant, il se retourna vers moi, ses belles prunelles étaient d'un noir profond, plus rien à voir avec cette belle couleur dorée que j'avais pu voir la première fois qu'il avait posé ses yeux sur moi. Il faisait déjà noir dehors bien qu'il ne soit pas tard: à peine dix-sept heure. Autours de nous, le silence était total.

-Je suis désolée, Edward. Je ne pouvais pas en parlé.

-Je n’arrive pas à croire que tu m'aies caché ça.

Mon cœur se serra dans ma poitrine. Il était triste, déçu mais surtout, il était en colère. Je baissai les yeux. Je n'aurais pas du le suivre, il ne le voulait pas. J'en eus la certitude à cet instant.

-Tu comprendras demain, dis-je doucement avant de repartir lentement vers chez moi. J'espérai encore qu’Edward me rattrape, mais il ne le fit pas.

Pendant le trajet, je senti que ma famille m'avait rejointe, personne ne fit de commentaire et je ne me retournai pas vers eux, pour ne pas qu'ils voient mes larmes qui avaient recommencé à couler. Une fois à la maison, je montai directement dans ma chambre et plongeai dans mon lit avec la ferme intention de ne pas en sortir. J'entendais Soren raconter à Owen tout ce qui s'était passé depuis que nous étions partis chasser. Celui-ci monta ensuite l'escalier et ouvrit la porte de ma chambre.

-Bella ?

-Humf !

-Sors de là.

Je relevais la couverture, de manière à découvrir uniquement ma tête. Owen ne disait rien, il restait simplement assis près de moi, attendant que je veuille bien me mettre à parler.

-Je n'aurais jamais du venir ici, dis-je au bout d'un moment. Si je n'avais pas essayé de retrouver Caleb, rien ne serait arrivé.

-Mais tu n'aurais pas rencontré Edward.

-Et ça aurait été mieux pour lui. Et pour sa famille.

Il ne comprenait donc pas? Ils auraient continué de vivre leur vie tranquillement si je n'étais pas venue tout gâcher.

-Je doute qu'il soit de cet avis.

-Tu ne l'as pas vu. Tu n'étais pas là...

-Mais j'étais là avant et je l'ai vu, lui, avant tout ça.

Ce fut sans doute la nuit la plus longue de ma vie. J'avais passé une bonne partie de la soirée seule, à pleurer dans mon lit puis finalement je m'étais plus ou moins reprise, ils arrivaient et il était trop tard pour essayer de changer quoi que ce soit. Je descendis attendre le jour en compagnie de ma famille. Liam essayait tant bien que mal de me remonter le moral, je souri pour lui faire plaisir mais le cœur n'y était pas. Ils étaient tous nerveux et sur les nerfs, moi je ne l'étais pas, je ne l'étais plus. Vers cinq heures du matin, je remontai prendre une douche et me changer. D'après la vision d'Alice, ils seraient là avant midi. Owen s'était proposé pour nous accompagner mais nous avions décidé qu'il serait plus prudent qu'il ne rencontre pas Aro. Ne tenant plus en place, nous retournâmes dans la clairière, les Volturi se déplaçaient jusque Seattle, inutile d'essayer de fuir: l'un des leur possédait un don qui lui permettait de savoir où était n'importe qui. Nous n'attendîmes que deux heures avant de les voir arriver. Les trois rois étaient présent ainsi que leurs gardes du corps personnels, il y avait en plus derrière eux une vingtaine de vampires tous vêtus de leur manteaux. Jane, Alec, Démétri et Félix arrivèrent à travers des bois derrière nous, accompagnés des Cullen. Lorsqu'elle passa à côté de moi, je vis le sourire narquois de Jane et une profonde envie de lui arracher la tête m'envahis. Une fois tous ses gardes à leur place, Aro pris la parole, il commença son discours sans préambule.

-Les termes du pacte étaient pourtant clairs ! Nous vous laissions vivre librement en échange de votre silence et de quelques services rendus. La conséquence pour ne pas avoir respecté votre partie du contrat était la mort pour ceux que vous entraineriez dans votre chute.

Je grognai. Je devais me retenir pour ne pas leur sauter à la gorge.

-Néanmoins... Carlisle est un vieil ami...

Il toucha son frère Marcus quelques instants et le relâcha aussitôt.

-Aurais-tu l'obligeance?

Il regardait Edward, qui vint se placer à côté de moi après une courte hésitation et pris la main qu’Aro lui tendait.

-La tua cantante, murmura-t-il pour lui-même au bout d'un moment. Il semblerait que beaucoup d'entre vous possèdent des dons extrêmement intéressants, reprit-il ensuite plus fort. Ce serait vraiment dommage de les gaspiller ainsi. Nous pourrions trouver une autre solution...

-Qu'est-ce que tu proposes? Demandais-je.

Il eut soudain un sourire triomphant sur le visage. Edward grogna avant même qu’Aro ne parle.

-Rejoins-nous, Bella. Deviens un membre à part entière des Volturi et ils seront saufs.

Des grognements se firent entendre, et pas seulement derrière moi. Certains Volturi n'avaient pas plus envie que moi que je devienne l'une des leurs. Je vis le sourire de Jane s'effacer d'un coup pour faire place à une grimace. À cet instant, je me concentrai sur ma main qu' Edward avait agrippé de la sienne et ce contact entre nous me fit énormément de bien. Je levai les yeux vers lui, il me regardait, secouant la tête.

-Ne fais pas ça, Bella ! Me supplia mon père.

Je me repris un peu. J'aurais du le voir venir, depuis le temps qu’ils nous demandaient de les rejoindre. Je regardais derrière moi, Liam paraissait être sur le point d'exploser, Nate le retenais par un bras et Soren semblait abattu. Je vis aussi les Cullen.

-J'accepte.

À peine avais-je murmuré ces mots que des vampires éloignèrent Edward de moi et que Démétri et Félix, me prenant chacun par un bras, m'immobilisèrent. Je grimaçais tandis que mon bras me relançait, que je puisse guérir rapidement ne changeait rien à la douleur que je pouvais ressentir, elle durait moins longtemps, c'est tout. Aro s'approcha de moi et glissa sa main sous le col de mon t-shirt pour y ressortir mon collier représentant le blason de ma famille, de mon clan. Il me l'enleva et le lança vers mon père, il fit ensuite signe à un de ses gardes qui avança, un manteau dans la main.

-Je suis sûre que cela t'iras à merveille.

Les grognements redoublèrent.

-Pourrais-tu m'accorder une faveur? Lui demandais-je alors.

-Que voudrais-tu?

- Laisse-moi un peu de temps. Pour Séléna.

Il leva un sourcil interrogateur. Il se retourna cependant et, se réunissant, concerta ses frères. Après plusieurs secondes, des minutes peut-être, il me fit part de leur décision.

-Très bien, nous te laissons un mois, après quoi ou tu viendras nous rejoindre ou nous enverrons quelqu'un te chercher. Et si tu essayes de fuir ou de te cacher, c'est eux qui le paieront. Dit-il en désignant les Cullen d’un geste du menton.

-Un mois ? Protestais-je, ne m'inquiétant pas pour les Cullen, si Aro ne me laissait pas plus de temps, je ne prendrais pas le risque de les mettre en danger. Ça en fait déjà six que je cherche, Aro !

-Dans ce cas, ne tarde plus.

-Bien, puisque tout cela est réglé, il est temps pour nous de nous retirer.

C'était la première fois que Marcus ouvrait la bouche.

Caius nous gratifia d'un hochement de tête, sans doute pensait-il que nous nous sentirions flattés d'un tel honneur.

-À dans un mois, ma chère Isabella.

Sur ce, tous les Volturi présents se volatilisèrent d'un coup, nous laissant seuls dans la clairière. Edward se rapprocha de moi et me prit délicatement dans ses bras.

-Nous ne les laisserons pas faire ça, Bella, murmura-t-il dans mon cou.

Soren laissa exploser sa colère, chose assez rare chez lui qui était plutôt calme, en tapant dans un arbre ce qui le fit trembler.

-Ils n'attendaient que ça ! Depuis le début !

-Nous ne les laisserons pas faire! Répéta Nate comme un écho à Edward.

-Désolée.

-Ne t'excuse pas, Bella. Il avait prévu son coup. Après avoir touché Edward, il savait que tu ne refuserais pas son offre.

Alice vint prendre la place de son frère dans mes bras et me serra si fort que j'eus du mal à respirer, bien que je n'en aie pas besoin, pour un certain laps de temps cependant.

-Oh, Bella ! Je savais bien qu'il y avait une raison à tout ça.

La visite des Volturi avait au moins eu un côté positif.

-Tu avais raison, entendis-je dire Edward, personne n'ayant parlé, je supposai que quelqu'un communiquait avec lui par la pensée.

-Tu vas me briser les os si tu continues, Alice...

Elle me relâcha et me fit un sourire radieux que je lui rendis aussitôt, contente de la retrouver. En observant les Cullen, je pus me rendre compte que malgré leur air anxieux, ils souriaient tous, Rosalie y compris, même si c'était léger. Et je sus que j'avais fait le bon choix. Jamais je n'aurais pu vivre avec la mort d'une telle famille sur la conscience.

-Rentrons maintenant, proposa Carlisle.

Nous parcourûmes une deuxième fois la forêt qui reliait la clairière à la maison des Cullen. L'ambiance n'était toujours pas à la fête mais c'était quand même mieux qu'hier. Je n'avais jamais eu l'occasion avant de remarquer à quel point Edward était rapide. J'avais du mal à le suivre de près, surtout sur un terrain semé d'embuches comme celui-ci. Évidement, ce qui devait arriver, arriva: je me pris les pieds dans une racine un peu surélevée. Alerté par un petit cri que j'avais lâché, Edward se retourna et me rattrapa avant que je ne m'étale par terre. Les autres continuaient leur route, sans nous attendre.

-Tu peux arrêter maintenant, tu sais?

Je mis quelques secondes avant de comprendre ce qu'il voulait dire par là. Je me renfrognai aussitôt, je leur avais expliqué ce que j'étais et je lui avais présenté des excuses mais il me reprochait d'encore lui jouer la comédie.

-Je ne le fais pas exprès, figures-toi. C'est du cent pour cent Bella Swan ça.

Il ne se retint même pas de rire.

-Hé ! Pourquoi ris-tu? Ça n'a rien de drôle d'être un demi-vampire, je te ferais remarquer. Tu pourras t'en rendre compte, ajoutais-je plus doucement. Si tu veux toujours de moi...

Il avait cessé de rire maintenant.

-Je voudrais toujours de toi, Bella, dit-il avant de m'embrasser.

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