dimanche 29 août 2010

Chapitre 17 : Rassemblement

Quand je me réveillai, j'eus d'abord un peu de mal à me situer. Je m'étais endormie comme une masse sitôt installée dans la voiture de Soren. Il faisait sombre, la nuit était tombée. Je me relevai un peu et reconnu la chambre d'Edward. Tout mon corps me faisait souffrir, je m'examinai pour voir les dégâts : des bleus un peu partout.

-Ne refais plus jamais ça, tu veux?

Je me retournai, encore à moitié endormie, pour faire face à Edward et haussai les épaules, ne promettant rien. Il s'approcha de moi et m'embrassa tendrement. Je m'excusai de l'avoir inquiété.

-Alice n'a rien vu? Lui demandai-je ensuite.
-Non, rien du tout. Comment t'y es-tu prise?
-Soren m'a dit qu'avec mon bouclier je pourrais peut-être bloquer son pouvoir. J'ai essayé mais je n'étais pas sure que ça aie marché.
-Comment tu te sens?
-Ça va, répondis-je. J'ai mal à peu près partout mais à part ça...
Je vis à sa tête que j'aurais mieux fait de me taire.
-Enfin, ça va vite passer, ajoutai-je. Et puis j'ai récupérer mes pouvoirs.

Je m'assis alors au bord du lit, lui attrapa la main et me concentrai sur le grand canapé du salon à l'étage inférieur. En moins d'une seconde, nous avions quitté la chambre et étions désormais entouré de nos deux familles. Celle d'Edward avait ouvert grand les yeux, nous voyant débarquer de nulle part, la mienne avait pris l'habitude.

-Tu... tu te téléportes? Me demanda Carlisle.
-Oui !
J'étais assez fière de mon effet.
-Et tu peux aller où tu veux comme ça?
-Du moment que je peux me faire une représentation visuelle de l'endroit, oui.
-Et le deuxième? Tu as bien dis que tu avais utilisé ton don deux fois.
Une petite démonstration valant mieux que des explications, je jetai un coup d'œil autour de moi à la recherche d'un objet qui ferait l'affaire. À l'aide de mon pouvoir, je me saisi d'un coussin et le balançai aussi fort que possible à la tête d'Emmett, n'ayant pas oublié qu'il m'avait fait perdre ma course la veille.
-Télékinésie?
J'acquiesçai.
-C'est vraiment impressionnant comme pouvoir, observa Jasper. Pourquoi ne l'avoir fait que deux fois?
-C'est un processus assez éprouvant, je ne suis plus bonne à rien pendant une semaine après. Et pour le vampire qui possède le don c'est encore pire.
-Comment ça?
-Il meurt.
Mon explication jeta un froid dans la pièce. Nate changea de sujet pour quelque chose qui l'intéressait plus.
-Comment ça s'est passé hier?
Je repensai à tout ce qu'il s'était passé à partir du moment où j'avais pris ma voiture. Une partie me semblait de loin la plus intéressante.
-Aro à transformé Caleb.
Comme personne ne prononcé un mot, je continuai
-Les Volturi se sont servis de moi pour le récupérer. Caleb voulait nous tuer, vu que Séléna nous avait choisies, et il ne comptait rentrer à Volterra qu'après. C'est pour ça qu'Aro m'a aidée. Soit Caleb nous tuait, rentrait à Volterra et Aro pouvait utiliser son pouvoir comme bon lui semblait, soit nous le tuions et Aro n'avait plus à s'inquiéter qu'il se retourne contre eux.
-Et maintenant, il a même réussit à te débaucher. En fait, il s’est arrangé pour être gagnant dans tous les cas.
Nous nous plongeâmes tous dans nos pensées, essayant d’analyser ces informations. Soren rompit le silence.
-Je me demande à quel point Caleb leur a été utile lorsqu’il vivait encore avec eux. Ça explique pourquoi certaine de mes connaissances se sont rallier soudainement au Volturi alors qu’ils ne les appréciaient pas.
- Laisse-moi deviner, tes amis avaient tous un don ? Demanda Liam sarcastiquement.
-Oui…
-Si Caleb est définitivement mort, est-ce que ceux qu’il a « envoûtés » sont-ils toujours sous l’emprise de son pouvoir ou pas ? Questionna Carlisle
-Je ne sais pas…

La tension était palpable. Par réflexe, et aussi un peu par curiosité je suppose, Carlisle proposa d'ausculter ma jambe et mes côtes cassées ainsi que mon épaule déboitée. Ce qui mis fin à la discussion et j’en fus soulagée. Nous nous rendîmes donc dans son bureau où se trouvaient plusieurs appareils médical. Il commença par faire une radio de la jambe.

-Tu nous as fait une sacrée peur, Bella.
-Je sais bien, mais c'est quelque chose que je devais faire seule.
-Edward devenait fou, il ne lui aurait pas fallu longtemps pour venir te rejoindre si Soren n'avait pas caché aussi bien ses pensées.
Tout en discutant, il me palpa les côtes et l'abdomen.
-Vous avez vécu longtemps avec les Volturi ? Le questionnai-je.
-Une vingtaine d'années.
Le médecin voulut ensuite s'occuper de mon épaule, j'acceptai sachant qu'elle ne se remettrait pas en place toute seule.
-Ça va faire un peu mal, me prévint-il.
J' hochai la tête, l'invitant à y aller. Il saisit la main de mon bras blessé et tira d'un coup sec vers lui. Un bruit sourd se fit entendre et un cri sortit de ma bouche.
-Vous n'êtes pas obligé de faire ça vous savez, dis-je en me massant l'épaule.
-On a déjà parlé de ça. Tu es avec Edward maintenant. Nous vous soutiendrons, quoi qu'il arrive.
-Mais Carlisle...
Il m'empêcha de continuer en déposant son index glacé sur mes lèvres.
-Le sujet est clos.
Et pour accentuer ses propos, il se détourna de moi et regarda avec attention les radios. Il parut réellement stupéfait des résultats, m'expliquant qu'il aurait fallu trois semaines à un humain normal pour atteindre se niveau de guérison.
-À ce rythme, dans deux jours il n'y paraitra plus. En attendant, tu restes ici demain et tu évites les gestes brusques.
Pour une fois que je pourrais louper le lycée, je serais la seule.
Owen vint frapper à la porte.
-Bella? Souhaites-tu que je te prépare quelque chose à manger ?
Mon ventre se faisait entendre depuis
-Oui, s'il te plait. Je meurs de faim.
Il referma la porte derrière lui et alla s'atteler à sa tâche.
-Tu souffres beaucoup ? Tu veux des antidouleurs ?
-À vrai dire je préfèrerai une bonne …
Je m'interrompis, soudainement consciente que je ne parlais pas avec Soren ou l'un de mes frères. Les Cullen étaient végétariens et dire que je préfèrerais boire du sang humain n'était pas franchement approprié.
-Je veux bien, oui, finis-je par dire.

Carlisle en ayant fini avec moi, je le remerciai, non seulement de ses soins mais aussi de me soutenir dans la bataille qui n'allait pas tarder à commencer, et j'utilisai encore une fois mon don pour me rendre dans la cuisine. Il devait être trois heures du matin mais je me fichai de ne pas manger à heure régulière: j'avais trop faim. Je m’assis sur une chaise et attendis impatiemment que mon repas soit prêt. Je senti Edward se glisser derrière moi et m'enlacer. Il déposa plusieurs baisers dans mon cou, je me tournai sur le côté et me relevai en faisant bien attention de m'appuyer sur ma jambe qui n'était pas blessée. Je passai mes bras autours de son cou et pressai mes lèvres contre les siennes. Ma faim avait laissé sa place à un autre désir. Il mit finalement fin au baiser, pour mon plus grand regret. Il me souleva de terre aussi facilement que si je pesai cinq kilos, j'en ris de surprise et de bonheur. J'aimais Edward plus que tout au monde et la dernière chose que je voulais c'était d'être séparée de lui. Il ne me reposa qu'au moment où Owen déposa une assiette sur la table.
-Mange ! M'ordonna-t-il.
Je ne me le fis pas dire deux fois, engloutissant mes œufs comme si je n'avais plus manger depuis des semaines.

La nuit se termina sans problème et la journée suivante fut calme, voir ennuyeuse, les Cullen étant au lycée et les autres partis chasser pendant la journée. Je fus extrêmement contente quand tout se petite monde fut rentrer à la maison. N'ayant pas le droit de participer aux entrainements physiques durant les deux jours de ma 'convalescence', j'exerçai mes dons pour les rendre plus maniables et plus puissants pendant que les autres continuaient à s'entrainer au combat de l'autre côté du jardin. En temps normal, il me fallait un bon mois pour arriver à réutiliser et contrôler mes pouvoirs parfaitement après m'être fait mordre, malheureusement, nous n'avions que deux petites semaines devant nous avant de devoir affronter les Volturi. Je commençai par la télékinésie, celui qui me serait sans doute le plus utile. Soren dirigeai mon entrainement personnel, me faisait répéter encore et encore les mêmes mouvements jusqu'à ce que l'objet en mon pouvoir atteigne sa cible au millimètre près. Peu à peu, nous augmentions le poids du-dit objet. Finalement au bout d'une vingtaine de kilos, on décida d'arrêter là pour ce type d'exercice. Je devais à présent bloquer tous ses mouvements le plus longtemps possible. Curieusement, si j'arrivais à empêcher quelqu'un de bouger, je ne pouvais pas contrôler son corps comme je le faisais avec un objet inanimé. Après une bonne heure, il fut de nouveau capable de remuer les doigts, dix minutes plus tard, il réussit à bouger les mains, les avant-bras et légèrement les jambes, bien qu'il ne soit pas encore tout à fait libéré de mon emprise. Une heure et demie au total a suffit à ce qu'il soit complètement libre de tous mouvements, quant à moi, j'étais mentalement épuisée. Les deux prochaines semaines n'allaient pas être de tout repos. Comme pour me montrer qu'il pensait la même chose, mon père soupira bruyamment et se passa une main dans les cheveux signe d'une certaine appréhension.

-On va s'arrêter là pour aujourd'hui, me fit-il.

J'acquiesçai, n'ayant plus la force de continuer pour le moment, et parcourrai, à pied et en boitant, le jardin pour aller m'installer avec les autres. Je m’assis près d'Alice qui me gratifia d'un grand sourire comme à son habitude. Le duel du moment opposait Edward à son père. Le docteur n'était pas en reste malgré l'avantage que son don donnait à mon vampire. En cent ans de vie commune, il avait du s'habituer à masquer ses pensées. À essayer du moins. Lorsque vous êtes en train de vous battre, difficile de se concentrer sur la météo plutôt que sur votre adversaire. Je détournai mon attention pour la diriger vers mon père, Nate et Jasper. Ils s'étaient mis à l'écart pour discuter.

-Comment ça se passe par ici ?
-Pas trop mal, ils ont tous un bon niveau au corps à corps.
-Et Bella ? Demanda Nate
-Il va falloir qu'elle s'entraîne durement.
Un bref silence s'installa, jusqu'à ce que Jasper le brise pour annoncer ce que tout le monde pensait.
-À onze, nous ne sommes pas assez nombreux pour vaincre les Volturi.
Plusieurs hochements de tête entendus vinrent répondre à cette constatation. Edward vint se poster à côté de moi et me prit la main ce qui me fit sursauté. Je n'avais même pas remarqué que le combat avait prit fin et je ne l'avais pas non plus entendu arriver.

-Je t'ai fait peur? Me demanda-t-il, surpris.
-Je ne faisais pas attention, expliquai-je.
-Il paraît que tu te débrouilles bien.
Je haussai les sourcils.
-C'est Soren qui a dit ça?
-Pensé plutôt, mais oui.
-Je croyais qu'il trouvait que je ne progressais pas assez vite.
-Il a surtout peur que tu en fasses trop, Bella.
Je retournai au sujet principal
-Je suis loin de mon niveau habituel, me plaignis-je m'emparant, grâce à mon pouvoir, de trois cailloux et les faisant tourner en rond devant moi.
-Déjà qu'il n'est pas terrible, entendis-je Liam plaisanter un peu plus loin.
Dommage pour lui ! La précision, c'était justement ce à quoi je venais de m'entrainer pendant deux heures. Et avec efficacité apparemment puisqu'aucun de mes trois projectiles ne le ratèrent pas bien qu'il ait essayé de les esquiver. Un sourire fier se dessina sur mes lèvres.
-Ça va mieux, fis-je en me retournant vers Edward.

Du coin de l'œil, je pouvais voir mon frère se masser l'épaule, là où je l'avais touché. J'avais lancé assez fort que pour lui faire un petit peu mal. Mon sourire s'en élargit d'autant plus.
Mes frères se placèrent alors au centre du cercle que nous formions et se positionnèrent, près à débuter leur propre duel. Je n'avais jamais eu l'occasion de les voir l'un contre l'autre et je me demandais bien lequel aurait le dessus. Pour moi, ils étaient de force et de vitesse égale. Liam était un fonceur alors que Nate était plus réfléchis. Leur face-à-face durerait sans doute un bout de temps avant que l'on puisse déclarer un vainqueur. Je détournai mon regard d'eux pour faire un tour d'horizon. Jasper avait rejoint sa femme, ils suivaient tous les deux le combat avec attention, Emmett et Rosalie semblaient se disputer doucement, le père d'Edward et le mien étaient en grande discussion, sans doute à propos de ce que j'avais entendu tout à l'heure et Esmé regardait dans notre direction avec tellement de tendresse dans les yeux que j'en fus émue, elle était tout simplement heureuse pour nous, ça se voyait. Je lui adressai mon plus beau sourire qu'elle me rendit aussitôt.

-C'est très frustrant de ne pas pouvoir lire en toi, me dit Edward à mon oreille tout en m'enlaçant.
Je ris doucement.
-Tu es conscient que c'est comme ça pour tout le monde?
Il haussa les épaules et déposa un baiser dans mon cou.
-Je me disais juste que je serais heureuse quand tout ça sera fini et qu'on sera enfin tranquille et libre de faire autre chose que de s'entrainer tous les soirs.
-Ne t'en fais pas, Bella. Tout va bien se passer.

Pour quelqu'un qui ne pouvait pas lire dans mes pensées, il avait vite comprit ce qui me tracassait réellement. Il resserra sa prise autours de ma taille et je me laissai complètement aller contre lui. La nuit tombait de plus en plus tôt, cela faisait à peu près deux heures qu'on n'y voyait plus rien, enfin, un humain ni voyait rien, nous ça ne nous dérangeait pas naturellement. L'automne laissai doucement sa place à l'hiver et s'il ne neigeait pas encore, le temps se rafraichissait, ça en revanche, ça me gênait un peu. J'eus d'ailleurs un frisson.

-Tu as froid? Me demanda Edward, déjà en train de s'écarter de moi
-Non, ca va, mentis-je pour ne pas qu'il s'éloigne.
Ça ne marcha pas fort, quelques centimètres nous séparaient à présent.
-Tu trembles ! Protesta-t-il.
-Bon, d'accord ! Grommelai-je.

Sans avoir eu le temps de dire ouf, je me retrouvai dans ma chambre et cherchai dans mes affaires quelque chose qui ferait l'affaire. Je dénichai un vieux sweat-shirt informe mais surtout bien chaud. Quand je revins dans le jardin, j'entendis un hoquet d'horreur de la part d'Alice. Je n'en tins pas compte, je savais très bien ce qu'elle pensait de mon style vestimentaire: un zéro pointé, et retournai me blottir contre mon amoureux. Nous passâmes tous la nuit ainsi, à la belle étoile. On aurait dit des gosses en colonie de vacance autour d'un feu de camp, si ce n'est que la moyenne d'âge était considérablement plus élevée, que le fameux feu était remplacé par des vampires se battant ensemble et qu'à la place des histoires d'horreur, nous nous racontions nos vies.

Samedi. Tout le monde restait à la villa aujourd'hui, même Carlisle, qui n'était pas de garde. J'étais complètement guérie: bleus, fractures, etc... avaient disparus, je marchais et courrais sans boitiller.
Ce fut la grande journée du téléphone. Chacun pendu au sien pour essayer de convaincre des amis ou des connaissances à nous rejoindre dans notre folle aventure. Bien entendu, la plupart ont tout bonnement refusé, on ne pouvait pas leur en vouloir, ce qui m'impressionnait le plus c'est que quelques uns d'autres eux ont acceptés. Je n'en revenais pas.

-Les roumains sont avec nous, fit Nate en raccrochant.

Stefan et Vladimir était deux vampires presque aussi vieux que les trois rois Volturi eux-mêmes. Ce fut les seuls pour lesquels je ne fus pas surprise de les savoir avec nous. Ils avaient toujours envié la position sociale d'Aro, Caïus et Marcus. Ils attendaient depuis longtemps le jour où ils pourraient prendre leurs places. Je n'avais aucune sympathie pour les Volturi, néanmoins j'étais convaincue qu'il fallait quelqu'un pour diriger le monde vampirique et pour faire en sorte que les lois soient respectées. En plus d'eux, les Denali, des amis des Cullen, et deux vampires avec qui Jasper avait fait un bout de route avant de rencontrer Alice, avaient déjà répondu présent à notre appel. Si personne ne se désistait, nous serions pour le moment vingt. J'étais un peu nerveuse à l'idée de devoir montrer à d'autres vampires ce que j'étais.

Certains souvenirs pénibles me revinrent en mémoire. Un en particulier : il y a plus d'un demi siècle, j'avais dis à un ami vampire, à qui je faisais croire depuis des années que j'étais comme lui grâce à Nate et une alimentation très fréquente, quelle était ma véritable nature. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me montre une réaction positive mais je ne pensais pas non plus qu'il me mordrait le jour suivant pour découvrir le gout du sang d'un être mi-humain mi-vampire. Il avait chèrement payé sa curiosité. Et moi j'avais appris à ne plus me confier à n'importe qui.

Les Denali arrivèrent le jour même, ils n'habitaient pas très loin d'après ce qu'on m'avait dit. Esmé, en maitresse de maison digne de ce nom, fit les présentations. Ils étaient cinq : Eleazar, Carmen, Irina, Kate et Tanya. Cette dernière me lança un regard noir quand Esmé me présenta comme étant la petite amie d'Edward. Je l'entendis d'ailleurs grogner à côté de moi, je ne savais pas ce qu'elle avait bien pu penser de moi mais manifestement, ça n'avait pas plu à Edward. Comme les Cullen, ils étaient tous végétariens, ma présence ne les gênerait donc pas. Pas de trop du moins. Les retrouvailles entre les deux clans se passaient bien, jusqu'à ce que Tanya crache son venin.
-C'est pour elle que vous allez vous battre contre les Volturi ? Transformez-la qu'on en parle plus.
Charmante. Son ton, quand elle parlait de moi, était plus que méprisant. Je tachai de garder mon calme face à sa remarque. Je sentais Edward aussi tendu que moi.
-C'est bien là le problème, commença-t-il. Elle est déjà vampire.
-Edward, je ne suis pas encore idiote ! J’entends son cœur battre et son sang couler dans ses veines.
-Elle est plus précisément un demi-vampire
-…
Eleazar fit un pas en avant et posa son regard sur Edward.
-Je ne suis pas sur de comprendre ce que tu entends par « demi-vampire ».
-Soren est le père biologique de Bella et sa mère était humaine.
-C’est impossible ! Les vampires ne peuvent avoir des enfants.
-Les femelles non, mais les mâles…
Tous les regards se fixèrent sur moi. Celui de Tanya était le plus dérangeant : un mélange de fascination, de dégout et de jalousie.
-Pourquoi est-ce toi, qui nous explique tous ça et pas elle ? demanda Irina.
-A cause d’un pacte qui lie les Swan au Volturi. S’ils révèlent le secret de Bella, les Volturi sont tout de suite au courant. Ce que nous tenons à tout prix à éviter.

Un silence s’installa pendant lequel tout le monde était perdu dans ses pensées. Puis tout doucement, les conversations reprisent dont beaucoup ayant rapport avec moi ou les Volturi. Tanya ne me lâchait toujours pas du regard. Quand Alice quitta la pièce et monta, je la suivis.
-C'est quoi son problème ? Soufflai-je à Alice.
Elle ne répondit pas tout de suite.
-Il fut un temps où elle et Edward furent assez proches.
J'en restai bouche-bée
-Tu veux dire que elle et lui... tous les deux... qu'ils étaient... bafouillai-je, n'arrivant pas à formuler le fond de ma pensée
-Oh non ! Rit-elle. Mais elle aurait bien voulu... et encore maintenant.

Ça, c'était un avertissement ou je ne m'y connaissais pas. Bien vite, je retournai m'asseoir aux côtés d'Edward qui s'était installé au piano.

-Où sont-ils?
-Dehors, ils réfléchissent à ce qu'ils vont faire.
-Qu'est-ce que tu joues?
C'était certainement le plus beau morceau que j'aie jamais entendu.
-C'est une mélodie que j'ai composé en pensant à toi.
-Vraiment?
Ses doigts survolaient les touches du piano et la douce musique emplit bientôt toute la pièce.
-C'est magnifique, Edward, réussis-je à articuler malgré l'émotion.

J'attendis la fin de la chanson et je le prit par la main et l'emmenai avec moi à l'étage, jusque dans sa chambre. Il s'allongea en travers de son lit, n'y résistant pas, je le rejoignis et me plaçai au dessus de lui. Depuis quand ne nous étions pas retrouvé juste tous les deux ? Trop longtemps pour moi. Il caressait mon visage de ses doigts froids. Je m'approchai lentement de lui et l'embrassai. Il me rendit mon baiser avec tendresse et m'enserra la taille autours de ses bras me ramenant ainsi plus près de lui que jamais. Ma respiration devenait haletante tandis qu'il couvrait mon visage, mon cou de baisers. Son souffle sur ma peau me donnait la chair de poule. En un instant, il avait échangé nos places. Je me trouvais à présent en dessous de lui. Ses grands yeux doré posés sur moi n'exprimaient qu'une chose : le désir. Il avait du voir la même chose dans les miens car il plongea sur ma bouche avec une telle fougue que j'en fus surprise. Mes mains fourrageaient dans ses cheveux puis je les délaissèrent pour m'attarder sur les boutons de sa chemise que je finis par arracher et jeter par dessus son épaule. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser.
-Je te veux, Edward, chuchotai-je à son oreille avec une voie plus rauque qu'à la normale.
Il passa ses mains sous mon tee-shirt et me caressa le dos. Changeant une nouvelle fois de position, je me redressais et me mis à califourchon sur lui pour tirer et balancer ce tee-shirt qui me gênait.
Je stoppai tout et retombai lourdement sur Edward. En quelques secondes, le charme fut brisé par un raffut monstre à l'étage inférieur. Tout les habitants et invités de la maison avaient regagné le salon et la cuisine. Ça criait, riait, se disputait, râlait,… cette ouïe surhumaine était parfois une véritable plaie. Je relevai la tête vers Edward, lui aussi paraissait contrarié, il relâcha ma taille et remit une mèche de mes cheveux à sa place. Mais j'étais bien décidée à obtenir ce dont je rêvais. Alors, plaçant mes bras autours du cou de mon vampire, je nous emmenai tous les deux dans la chambre de la maison que j'avais occupé en arrivant.
-Pratique, constata-t-il.
Je lui adressai un grand sourire avant de reprendre là où nous nous étions arrêter.

Je fut réveillée par la sonnerie stridente d'un téléphone portable. Je m'étais endormi sur Edward et n'avais plus bougé. Ses doigts caressaient les contours de mon dos comme s'il n'avait jamais cesser de la faire. Je déposai un baiser sur son torse.
-C'est qui? Demandai-je encore dans le brouillard.
-Alice.
Il ignora l'appel pour faire cesser le bruit. C'était sans compter sur le côté insistant de sa sœur, mon propre portable, qui se trouvait dans la poche de mon jeans, lui-même roulé en boule par terre à l'autre bout de la pièce, sonna quelques secondes plus tard. Et comme je ne répondis pas non plus, elle rappela Edward.
-Je vais la tuer, grommelai-je.
-Alice ? Répondit-il agacé.
Je ne comprenais pas ce qu'elle disait mais je percevais une sorte d'excitation de sa voix. Edward acquiesçait à tout ce que disait sa voyante de sœur par monosyllabe
-Quand ?
-...
Très bien, céda-t-il. On arrive.
Je lui donnai un petit coup de poing dans les côtes pour exprimer mon mécontentement mais ça le fit plus rire qu'autre chose.
-Tu vas devoir affronter la colère de Bella, la prévint-il.
Il rit de plus belle en entendant sa réponse et raccrocha ensuite.
-Les Denali ont décidés de rester et Peter et Charlotte sont arrivés, Carlisle leur a expliqué la situation mais ils aimeraient te voir de leur propres yeux.
-OK, soupirai-je à contre-cœur.
Nous nous rhabillâmes à moitié des vêtements éparpillés dans la pièce, le reste étant encore dans la chambre d'Edward. Chambre que nous regagnâmes en un rien de temps.
Alice entra dans la pièce trente secondes après notre retour, en sautillant et en tapant des mains comme une enfant, un sourire éclatant illuminait son visage. Je remis bien vite mon tee-shirt que j'avais ramassé.
-Alors? Alors ? Demanda-t-elle une deuxième fois avec la même excitation que j'avais senti au téléphone.
-Alice... commença mon vampire, irrité.
Qu'est-ce qu'il se passait encore ? Et puis j'ai tilté. Je me sentais devenir écarlate. Elle nous avait vu. Elle nous avait vu, Edward et moi en train de faire l'amour.
-Alice !?
Mon cri avait été si aigu que je ne reconnu même pas ma propre voix.
-Alice, s'il te plait...
-C'est bon, j'ai compris. On vous attends en bas, les amoureux, nous lança-t-elle en passant la porte.
Je la refermai vivement derrière elle grâce à mon pouvoir et me retournai vers Edward
-C'est trop demandé un peu d'intimité?
-Dans cette maison, oui, répondit-il m'enserrant la taille et déposant un baiser sur le haut de mon crâne.
Je soupirai.
-Et bien allons-y !
le temps pour lui d'enfiler une nouvelle chemise et nous descendîmes. Jasper se chargea de me présenter à ses amis. Le couple de vampires avaient les yeux rouge sang. Ils cessèrent de respirer lorsque je m'approchai pour les saluer. Remarquant leur malaise, je fis un petit signe de tête à Nate. L'atmosphère se détendit d'un seul coup. On avait décidé que je garderai mon odeur pour que nos alliés s'y habitue un peu avant la bataille ainsi mon frère n'aurait pas à se préoccuper de moi. Comme les Denali, Peter et Charlotte décidèrent de rester pour nous aider.

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