mardi 3 août 2010

Chapitre 9: Rapprochement

Affalée dans le canapé, je relisais les hauts de Hurlevent pour la centième fois tandis qu’Owen feuilletait le journal assis à coté de moi. Le peu de venin que j'avais reçu s'était maintenant complètement dissipé et je ne ressentais plus aucun effet indésirable. Les crampes, les courbatures et les étourdissements étaient finis.


Je les sentis tout de suite arrivés. Je ne connaissais que trop bien les odeurs qui arrivaient droit vers la maison. Évidement, après le coup de fils qu’Owen leur avait passé, mon père et mes frères étaient venus aussi vite que possible s'assurer que le danger était bien passé.

Déjà, mon père me serrait dans se bras en guise de salut.

-Bonjour papa.

-Tu as déjà réussi à te mettre dans le pétrin?

C'était Liam qui avait parlé. Physiquement, outre sa peau diaphane et ses yeux rouges comme tous vampires, il était à peine plus grand que moi avec de courts cheveux bruns toujours en bataille, il était musclé sans être une montagne de muscle non plus. Du haut de ses 769 ans, c'était le plus jeune de la famille bien qu'en apparence, il avait l'air d'avoir 18 ans tout comme moi.

J'ignorai sa remarque et l'enlaçai ainsi que Nate, mon autre frère. Nate ou Nathaniel était vraiment son contraire avec ses longs cheveux blonds qu'il attachait en queue. Il avait à peu près ma taille et niveau corpulence, il était assez musclé, bien qu'il n'en ait pas l'air quand il était habillé. En âge humain, on lui donnait 21 ans mais il vivait depuis plus de mille ans.

J'étais contente de les revoir, on ne pas vivre plus de 700 ans avec des gens et ne pas se sentir seule une fois séparé d'eux, même pour une courte durée. Bien sûr ce n'était pas la première fois que l'un de nous prenait le large mais à chaque fois je ressentais la même chose: un sentiment de vide.

Par ailleurs, si je m'étais bien doutée qu'ils viendraient me voir de temps en temps, je n'avais pas prévu que j'entretiendrais des relations (certaines plus amicales que d'autres) avec une famille de vampires végétariens. Surtout que je n'avais plus reparlé à Edward depuis qu'il m'avait raconté l'histoire des membres de sa famille. Au lieu de m'expliquer avec lui, je l'avais évité sans cesse.

-Pourquoi t'a-t-on attaquée?

Je sorti de mes pensées quand mon père posa la question. Bien évidement, je ne pouvais pas lui dire la vérité mais si je lui mentais, il s'en douterait. Je tentai le coup, au cas où...

-C'était un nouveau-né, il devait juste chercher de quoi se nourrir et il m'aura senti, voilà tout. Ce n'était vraiment pas la peine de venir jusqu'ici. Je sais me débrouiller seule.

Après tout c'était la vérité, il ne manquait que quelques petits détails.

-Ton problème, me répondit Nate, c'est que tu attires les ennuis.

-La maison est devenue bien calme depuis que tu es partie, ajouta Liam.

-Je parie que vous vous ennuyez maintenant.

-C'est sur!

Liam adorait l'action. Mes soucis, tant qu'ils n'étaient pas graves, étaient toujours bien accueillis à la maison. Mon père n'avait toujours pas dit un mot depuis mes explications, mauvais signe.

-Soren...

J'avais pris l'habitude d'appeler mon père par son nom. En public, il était hors de question que je l'appelle papa, et pour cause, il avait été transformé alors qu'il n'avait que 27 ans, seulement neuf de plus que moi aujourd'hui. Allez donc expliquer ça à des humains... Soren était un homme très grand et musclé. Je trouvais que ses courts cheveux châtains clairs lui donnait un air gentil, il fallait cependant se montrer extrêmement prudent lors d'un combat contre lui.

J'allais continuer quand je senti qu’ Edward arrivait aussitôt suivi de deux autres odeurs que je reconnu comme étant celles d’ Emmett et de Jasper. Dans la maison, la tension était montée d'un coup.


-Ça va. Calmez-vous, je les connais, assurai-je à ma famille.

Je me tournai vers Nate.

-Tu peux faire disparaître vos odeurs, s'il te plait?

C'était son don, Nate pouvait contrôler tout ce qui avait en rapport avec les odeurs: les changer, les faire disparaître, les intensifier ou au contraire les diminuer,...

Il me répondit d'un petit hochement de tête et je ne sentais déjà plus rien dans la maison si ce n'est Owen. Me souvenant alors que c'était lui qui avait prévenu Soren, je lui jetai un regard noir lui signifiant qu'il n'avait pas intérêt à dire quoi que ce soit de plus.

-Ils ont quelque chose à voir avec ton attaque?

Mon père avait murmuré. J'en fis autant en lui répondant:

-Non, absolument rien. Je m'en occupe d'accord? Restez tranquille et ne faite pas de bruit.

Je sorti de la maison au moment où le vampire remontai l'allée. J'espérais réussir à lui faire croire à une coïncidence.

-Qu'est-ce que tu fais là, Edward? Lui demandais-je avec une pointe d'agacement dans la voix. La dernière chose dont j'avais envie était bien de devoir faire les présentations.

-C'est tout ce que tu as trouvé pour pouvoir me parler, renchéris-je en pointant ses deux frères du menton.

-Tout va bien, Bella? Dit-il en fronçant les sourcils.

Il semblait réellement inquiet.

-Comme sur des roulettes. Qu'est-ce qu'il y a?

-Alice a eu une vision. Trois vampires débarquaient chez toi.

Évidement! J'avais oublié qu’Alice pouvait voir dans le futur. Je les fixai tous les trois plantés dans mon allée d'un regard que j'espérais assez éloquent.

-Des autres vampires, Bella.

Je devais lui mentir. Encore.

-Il n'y a pas de vampires ici.

-On a retrouvé un reste de bucher dans la forêt, on est tombé dessus en chassant. On y a bruler un vampire.

C'est pas vrai! il m'aura vraiment énervée jusqu'à la fin celui-la!

-Vous les sentiriez s'il y en avait dans le coin de toute façon, non?

-Elle a raison, Edward.

J'étais contente d'avoir Jasper dans mon camp pour une fois.

-Peut-être qu'ils ont changé d'avis à la dernière minute, ajouta-t-il.

-Ou peut-être qu'ils ne sont pas encore arrivés.

Il ne lâchait pas l'affaire, contrairement à Jasper et Emmett que je voyais de moins en moins concerné par la « mission » qu'ils étaient venus accomplir ici. Pourtant je ne pouvais pas lui expliquer la situation, ça revenait à briser le pacte. Comme il ne se décidait toujours pas à partir, Je soupirai.

-Peut-être que tu pourrais m'emmener dîner? Tu m'avais proposé un restaurant la dernière fois. Tu serais rassuré comme ça?

Pour toute réponse, il hocha la tête

-Si tu me laisses juste quelques minutes pour prendre une veste et mes clés.


Je retournais dans la maison tandis qu'il guettait l’horizon à la recherche du moindre danger.

A l'intérieur, tout le monde s'organisait dans le plus grand silence. Nate lisait le journal qu’ Owen avait abandonné lorsque la petite famille avait déboulé, Liam s'était installé devant la télé dont il avait coupé le son et Soren m'attendait déjà dans la cuisine. Je piquai un crayon et un bout de papier qui trainaient écrivit un bref message pour mon père: « Allez-vous en! ». J’ajoutai bien vite, en voyant la tête de mon père, qu'il n'y avait aucun problème et qu’ Owen n'aurait pas du l'appeler pour si peu. Il était de plus en plus en colère et moi aussi d'ailleurs, je savais très bien me débrouiller seule! Après avoir ramassé veste et clés, je quittai la maison, claquant la porte au passage. Mon père me faisait confiance, depuis le temps je le savais en revanche, il ne supportait pas que je fasse des choses dans son dos. Je demandai à Edward de conduire, j'avais tendance à appuyer sur l'accélérateur quand j'étais en colère.

Je regardai la maison dans le rétroviseur pendant qu'on s'éloignait, je n'espérai qu'une chose, retrouvé une maison sans un seul vampire à mon retour. Au bout d'un moment, Edward brisa le silence qui remplissait l'habitacle de la voiture.


-Tu ne devrais pas prendre ça à la légère, Bella. Les visions d'Alice se révèlent toujours exactes.

-Jasper a dit qu'ils avaient peut-être changé d'avis. Qu'est-ce qu'il voulait dire par là?

-Le futur peut toujours changer en fonction des choix que l'on fait.

-Donc ses visions ne sont pas toujours exactes.

-Elles le sont, tant qu'on ne prend pas une autre décision.


Nous arrivâmes au restaurant moins d'un quart d'heure après. La serveuse nous désigna une table à l'écart, à la demande d’ Edward et une fois ma commande prise et mon plat servi, le vampire passa aux choses sérieuses.


-Pourquoi m'évites-tu depuis mercredi?

Je ne répondis pas tout de suite, avalant quelques bouchées. Je ne tenais pas à faire durer le suspense mais je cherchais mes mots, je ne savais pas jusqu'où je pouvais me laisser aller. Il ne disait rien, il attendait patiemment que je lui parle enfin.

-Tu te souviens, quand je t'ai dit que je savais pour toi et ta famille, je t'ai parlé d'un vampire.

Il hocha simplement la tête, m'invitant à continuer.

-Il travaillait pour les Volturi, avant que je ne le connaisse. Mais il n'avait absolument rien à voir avec eux. Un jour, il en a eu assez de tout ça et il a décidé de partir. Malheureusement, les Volturi n'ont pas apprécié sa décision, qu'un de leur sous-fifre ose se rebeller, c'était impensable. Quand je l'ai rencontré, il était en cavale si l'on peut dire, cela faisait déjà une dizaine d'années qu'il se cachait et fuyait. Ils ont fini par le retrouver... Et le tuer. Je me rends bien compte que ta famille n'est pas sous le contrôle des Volturi mais quand je t'ai entendu dire que Carlisle avait été ami avec eux. Tout ça m'est revenu en mémoire et j'étais en colère, je ne savais plus si je pouvais me fier à toi, avais-je lâché d'un coup.

L'histoire était vraie, mais ce n'était en fait qu'une seule des raisons pour laquelle ma famille et moi, nous vouions une telle haine vis-à-vis des Volturi. Il n'y avait qu'une autre personne au monde que je détestais plus qu'eux...

A cette pensée, je senti le venin affluer dans ma bouche et je du déglutir pour le faire disparaître.

-Nous n'avons aucun contact avec eux, m'assura-t-il. Moi-même, je ne les ai jamais rencontrés. Ils ne comprennent pas vraiment notre régime alimentaire mais comme nous sommes un clan relativement important, ils nous laissent tranquille. Tant qu'on respecte leur loi. Ce qui d'ailleurs n'est plus vraiment le cas.

-Comment ça?

Je connaissais les règles des Volturi et je ne voyais pas laquelle les Cullen avaient bien pu enfreindre.

-Notre existence doit restée cachée des humains.

Je ne pouvais pas lui avouer que, techniquement, ils n'avaient violés aucune loi.

-Je suis désolée. Et je suis désolée aussi de t'avoir évité ces jours-ci.

Et je le pensais vraiment, j'aurais du lui parler tout de suite.

-Ma famille commençait à se poser des questions à ton propos...

Je senti mon cœur accélérer, j'essayai aussitôt de faire redescendre mon rythme cardiaque. J'espérai qu’ Edward n'avait pas eu le temps de remarquer quoi que ce soit.

-Quel genre de questions? Demandais-je, mal à l'aise.

-Et bien, certains pensent qu'on ne peut pas te faire confiance, dit-il presque honteux de me l'avouer. Ils ont trouvé ton éloignement plutôt radical assez suspect.

Je ne pouvais pas vraiment les blâmer pour ça.

-Vous ne risquez rien avec moi, lui assurais-je.

-Pourtant tu l'as déjà dit à cet homme, qui vit avec toi.

J'eus d'autant plus honte de moi que je ne percevais aucun reproche dans sa voix.

-Owen mourrait plutôt que de raconter quelque chose comme ça! Je te jure que jamais vous n'aurez le moindre problème avec lui. C'est même lui qui m'a convaincue de venir te parler avant que...

Je m'arrêtai net. Décidément, j'étais vraiment la reine des gaffes.

-...avant que je ne change encore d'avis, repris-je.


Je reçu alors un message de Liam m'annonçant, qu'il avait réussi à convaincre Soren de repartir dans la demeure principale. Ils avaient donc quitté New-York pour de bon. Notre résidence se trouvait à Örebro, en Suède, ville natale de mon père. Je me senti tout de suite mieux, je n'aurais pas à expliquer à qui que ce soit pourquoi trois vampires avaient élus domicile dans ma maison.


A la fin de mon repas, Edward proposa de me raccompagner. En sortant du restaurant, je ratai la première marche. Je me serais retrouvée par terre si Edward ne m'avait pas rattrapée à temps. Il retira sa main dès que je fus hors de danger, sans doute craignait-il que sa peau glacée, au contact de la mienne, ne me dérange.

-Tu m'as l'air assez maladroite, dit-il avec son célèbre sourire en coin.

-Je ne tiens pas sur mes deux jambes.

On se moquait d'ailleurs beaucoup de moi à la maison à cause ma maladresse.


Arrivés chez moi, il me raccompagna jusqu'à la porte d'entrée. Alors que j'entrebâillai la porte, je respirai un bon coup à l'intérieur. Aucune odeur suspecte.

-Euh... Tu veux entrer un moment? Lui proposais-je.

-Avec plaisir.

Je le fis entrer et le conduisis au salon où nous fumes bientôt rejoins par Owen.

-Te voilà enfin, Bella!

-C'est ma faute, je l'ai retenue.

-Je te présente Edward Cullen. Edward, voici Owen. Un ami de la famille, mon père lui a demandé de m'accompagner. Mais vous vous êtes déjà rencontrer je pense.

-En effet.

Ils se serrèrent rapidement la main. Je remarquai le visage d’Edward, il n'aurait pas refusé mais il n'avait pas l'air d'aimer le contact avec les humains je me doutais que c'était pour la même raison qu'il m'avait lâchée la main devant le restaurant.

-En parlant de ton père, tu ferais bien de l'appeler.

-Je le ferais quand Edward sera parti.

-Très bien. Dans ce cas, je vous laisse.

Owen quitta le salon pour retourner à ses occupations et je me retrouvais une nouvelle fois seule avec le vampire.

-Ça n'a pas l'air de le déranger de te laisser seule avec un vampire.

-Je lui ai dit qu'on pouvait te faire confiance.

Il eut un petit rire.

-Tu ferais bien de te méfier un peu plus des vampires, Bella.

-Même de toi?

-Surtout de moi! Je t'ai déjà dis que ton sang m'attirait plus que n'importe quel autre.

-Mais tu sais te contrôler! On s'est déjà retrouver seuls des dizaines de fois et tu ne m'as jamais fait le moindre de mal.

Dans son cas, un vampire ordinaire m'aurait vidé de mon sang au moment où je passai la porte de la classe de littérature.

-Tu me surestime. Je dois chasser tous les jours pour être capable d'être simplement à côté de toi. Mais c'est de ma faute, je ne suis pas assez fort, reprit-il en voyant ma grimace.

-Je ne pense pas, répondis-je doucement.

Une heure plus tard, Edward repartais chez lui, non sans s'être assurer avant que je ne risquais plus rien avec les fameux vampires de la vision d'Alice. Quant à moi, je du me résoudre à appeler mon père pour lui expliquer clairement la situation.

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