vendredi 13 août 2010

Chapitre 14 : Cohabitation

Je lui rendis son baiser. Plus fort. Je passai mes mains autours de son cou, dans ses cheveux pour l'attirer un peu plus vers moi. J'ouvris la bouche et inhalai son haleine. Au bout d'un moment, il du se détacher de moi.

-Désolée, m'excusai-je.

-Tu as peut-être de la force mais tu restes fragile, Bella. Je pourrais te tuer.

-Je sais me défendre quand même...

-Je n'en doute pas, répondit-il avec un drôle de sourire.

Nous étions toujours dans la forêt, nous ne courrions plus, pour avoir un peu le temps de parler avant de rentrer rejoindre les autres. Nous profitions de ce moment de solitude. J’étais bien, sereine et heureuse. Edward m’avait pardonné mes cachoteries et il voulait toujours de moi. Je fus sortie de mes pensées par Edward.

-Dis-moi, comment se fait-il que je ne puisse pas lire dans tes pensées ?

-C’est un don que j’ai hérité de ma mère.

-Hérité?

-Oui, ma mère, même si elle était humaine, était complètement insensible au don de mon père. C'est ce qui lui a plu chez elle, d'ailleurs. Une humaine capable de lui résister... Elle avait une espèce de bouclier mental. On s'est rendu compte plus tard que je pouvais faire pareil mais je ne le contrôle pas, je ne saurais pas l'enlever.

-Et celles de ta famille ? Je veux dire je peux lire dans leurs pensées mais rien en ce qui concerne les vampires ?

-Ah ! Ça, c’est mon père, il peut contrôler les esprits des humains et des vampires. Il les a obligé à ne pas y penser, d'habitude Soren ne le fait jamais sur eux mais là, on n’avait pas vraiment le choix. Mes frères ont acceptés pour me protéger.

-Mmmmh… je vois. Tu as hérité de son don à lui aussi?

-Oui, mais moi je ne sais le faire que sur les humains et les nouveau-nés. Les esprits plus faibles, quoi.

Il aurait d'autres questions à me poser, ainsi que sa famille. Autant répondre une seule fois.

-On rentre ? Lui proposais-je, l'entrainant déjà avec moi vers le chemin de sa maison.

-Oui.

Nous rentrâmes donc à la villa. Cela me fit un peu bizarre de rentrer et de voir ma famille et celle d’Edward ensemble. La différence était flagrante: des vampires aux yeux d'or et d'autres aux yeux rouges. L’ambiance était un peu moins oppressante que tout à l’heure mais je voyais qu’ils étaient tous inquiets. Soren m'accueillit tout de suite et me rendit mon collier.

-Tu es une Swan, me dit-il tandis qu'il le replaçait autours de mon cou. Pour toujours.


-Nous sommes tellement désolés, Bella. Tout est de notre faute. Me dit Esmé en me prenant dans ses bras.

-Non. De toute manière, c’est mieux comme ça. Je n’aimais pas vous mentir. Ce sera beaucoup plus simple maintenant.

Je ne voulais surtout pas qu'ils se sentent coupable de quoi que ce soit. Les Volturi avaient simplement réussit à obtenir ce qu'ils voulaient.

-Nous vous aideront. Continua Carlisle.

-Non, vraiment ce n’est pas la peine.

-Bien sur que si et puis tu fais déjà partie de la famille et nous n’avons pas pour habitude d’abandonner un membre.

Ce qu’il disait me touchait énormément car moi aussi je les aimais beaucoup et je les considérais comme ma famille.

-Et puis, on s’ennuie pas avec toi au moins tu nous amènes un peu d’action, ajouta Emmett avec un grand sourire. J’adorerais botté le cul de Démétri.

Je ne fus même pas surprise de voir Liam venir lui toper dans la main après cette réflexion, ces deux là allaient s'entendre à merveille.

-Il est fort possible que nous devions combattre les Volturi. C’est une possibilité. Et dans ce cas nous n’avons qu’un mois pour nous préparer. Dit Soren

-Si nous nous entrainons tous les jours ça devrait être possible. Réfléchit à voix haute Jasper.

-Vous voulez vous battre avec les Volturi ? C'est ça votre idée ? Vous êtes complètement fous !

-Voyons Bells, A moins que tu ne veuilles passer le reste de ton existence à Volterra, il n'y a pas beaucoup d'autres solutions...

-Pourquoi ne pas avoir utilisé le don de Soren.

-Nous y avons pensé, évidement, mais même si j'arrivais à m'approcher assez près de l'un d'entre eux pour pouvoir l'utilisé, les autres n'en seraient pas affectés. Et puis les Volturi sont bien plus âgé que moi, rien ne garanti que cela marche...

-Donc, il va falloir se battre ! S'exclama Liam, excité à cette idée.

-Mais...

Évidement, je ne voulais pas aller chez eux ni travailler pour eux mais je ne voulais pas non plus entrainer les Cullen là-dedans.

-Pas de mais, Bella. Nous ferons ce qu'il faut.

Edward avait l'air si sur de lui en disant ça. Étais-je donc la seule à penser que c'était une mauvaise idée ? Non. Je vis Esmé, elle m'adressa un sourire tranquille mais elle avait peur. Les autres avaient l'air plus confiant. Ils ne devaient pas bien se rendre compte dans quoi on s'embarquait.

-Très bien, accordais-je à contre-cœur. Mais j’ai vraiment demandé ce délai pour Selena. Fis-je remarquer.

-Qui est Selena ? Demanda Edward.

-Notre Sœur. Répondit Nate.

-Je croyais qu'il n'y avait que vous quatre ?

-Elle ne vit plus avec nous.

Nate avait répondu dans un murmure, la douleur de ne plus avoir notre sœur à nos côtés n'avait pas encore disparue. Pour chacun de nous.

-C’est pour ça que tu es venue à Seattle ?

-Oui, en fait je cherchais un vampire du nom de Caleb et Aro m'avait dit que je devrais venir ici mais il sait passer inaperçu. En six mois, je n’ai pas trouvé grand-chose.

-Néanmoins, nous savons qu’il est ici ou du moins qu’il y était encore il y a une semaine.

-Comment en êtes-vous si sûr ? Carlisle était un scientifique, il a besoin de preuves.

-Eh bien, il a une servante humaine dont il ne se sépare jamais et je l’ai trouvée ici, à Seattle. Je l’ai suivie mais quand elle m’a vue elle a fuit et il y avait trop de soleil pour que je puisse la poursuivre, expliqua Soren.

-Vous n’avez pas réussit à la retrouver après ?

-Non, personne ne savait rien à son sujet. Ce n’est pourtant pas faute de les avoir forcé à dire la vérité.

-C'est aussi lui qui a envoyé les vampires pour nous attaquer hier. C'est son truc apparemment, il avait déjà envoyé un nouveau-né à mes trousses après que j'aie obtenu les informations sur cette Ivy.

Mon père m'envoya un regard aussi noir que du charbon. J'avais gaffé. Encore. Je ne lui avais pas dit que je savais que ce nouveau-né avait été transformé et envoyé pas Caleb. Heureusement, Edward vint à mon secours.

-Peut-être qu'en si mettant tous et en fouillant plusieurs secteurs nous arriverons à mettre la main dessus.

-Oh je vous en prie, on vous crée déjà assez de problèmes, vous n'avez pas à vous occuper de ça. Laissez-nous nous-en occuper.

-Bien, mais si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas.

Je remerciai Carlisle, il était si bon avec nous alors qu'il connaissait à peine ma famille et que moi, je leur avais menti pendant des mois. Un silence s’abattit sur la pièce alors que nous nous plongions tous dans nos pensées. Après un certain temps, Carlisle nous proposa une offre :

-Vous pourriez venir vivre ici, la place ne manque pas et puisque nous allons passer beaucoup de temps ensemble dans le mois à venir ça sera plus simple.

Soren nous consulta rapidement, avant d'accepter.

-Merci, Carlisle. C'est très aimable de votre part. Nous acceptons avec plaisir mais je dois vous prévenir que nous avons un humain qui vit avec nous.

-Ça ne pose pas de problème. Répondit Carlisle en souriant.

-Nous continuerons à chasser des animaux, ne vous inquiété pas, me sentis-je obligée d'ajouter.

-Mais dis-moi Bella, ajouta-t-il. Edward nous a dit que tu n'avais pas compris tout de suite que nous étions des vampires.

-En effet.

-Comment ça se fait ?

-À cause de vos yeux, comme je le lui ai dis, je n'avais jamais rencontré de vampires végétariens.

-D'accord, mais avec nos odeurs. Comment n'as-tu pas deviné?

-En fait, je suis incapable de reconnaitre la « race » de quelqu’un grâce à son odeur. Je sais dire à qui une odeur appartient une fois que je la connais mais c'est tout.

Pauvre Carlisle, j'étais une véritable énigme pour lui, pour les autres aussi bien sur, mais cette histoire de procréation entre un vampire et une humaine, ça le fascinait complètement. Je lui proposai de prélever un peu de mon sang si ça l'intéressait de l'examiner. Il accepta avec plaisir. Nous continuâmes notre discussion encore un moment. Une fois nos dispositions concernant notre emménagement dans la villa prises, je décidai d'aller chercher le peu d'affaire que j'avais chez moi. Et puis il fallait prévenir Owen, il devait être dans tous ses états depuis que nous étions partis, cela faisait déjà quelques heures. Il me sauta dessus aussitôt la porte d'entrée ouverte.

-Bella ! Tu es seule ? Où sont Soren et tes frères ?

-Tout va bien, Owen, le rassurai-je. Ils sont chez les Cullen. Nous allons vivre là-bas quelques temps, alors fait ta valise.

-Les Cullen ? Alors tout est arrangé ?

-Avec eux, oui. Avec les Volturi, c'est une autre histoire. Prends tout ce dont tu as besoin, je t'expliquerais en route.

-Bien.

Je ne mis pas bien longtemps à récupérer mes affaires. Je n'avais presque rien. Des vêtements dont la moitié étaient ceux qu’Alice m'avait fait acheter, quelques livres, les CDs que j'avais achetés lors de ma virée en ville avec Edward et mon ordinateur portable contenant tout ce que j'avais trouvé sur Caleb. Lorsque Owen fut prêt, lui aussi, je déposai les sacs dans ma voiture et nous priment la route. En chemin, je lui racontai exactement la rencontre avec les Volturi. Je m'attendais à ce qu'il me reproche d'avoir accepté la proposition des Volturi mais il n'en fit rien. À la fin de mon récit, nous arrivions déjà devant la maison.

-Et bien ! Je ne vais pas avoir le temps de m'ennuyer là-dedans.

Je ris de sa remarque quand mon père arriva près de nous.

-Ne t'en fais pas, tu auras une belle prime en échange.

-Soren ! Je suis rassuré de voir que tout va bien.

Mon père lui répondit d'un sourire entendu.

-Bella? Me demanda-t-il ensuite. Tu es bien sur que ça ne te dérange pas de vivre dans une maison pleine de vampire.

Je secouai la tête.

-Ne t'inquiète pas. Ils ne feraient pas ça. Tu peux me faire confiance. Et à eux aussi.

Je sorti nos bagages de la voiture et nous rentrâmes dans la villa. Je fis les présentations pour ceux qui n’avaient pas encore rencontré Owen. Tous me regardaient, je me rendis compte alors que je n'avais pas lâchés les quatre gros sacs: ils ne pesaient rien ou à peine pour moi. Comme pour eux d'ailleurs mais j'imaginai qu'il allait leur falloir un petit peu de temps avant de bien se dire que j'étais comme eux ou presque. Ils avaient l'habitude de voir en moi Bella l'humaine, pas encore Bella le vampire.

Toujours affublée des sacs, je montai à l'étage avec Owen. Nous suivirent Esmé jusqu'à la chambre qu'elle avait attribuée à notre majordome, celui-ci ne tarda pas à exprimer toute sa gratitude envers elle. Je déposai les deux sacs lui appartenant et allai mettre les miens dans la chambre d’Edward, je découvris qu'un lit avait remplacé la liseuse qui trônait avant dans la pièce.

-Tu peux remercier Esmé, me dit Edward qui avait remarqué mon air surpris.

-Mais quand est-ce...

-Cette femme est capable de chose étonnante. Elle est partie juste après toi et est revenue un quart d'heure plus tard avec.

Je me jetai dessus pour voir s’il était aussi confortable qu’il le paraissait. Et je ne fus pas déçue ! Je promis de remercier Esmé quand je redescendrai. Edward rit de me voir agir ainsi, ça ne faisait sans doute pas vraiment vampire, puis il me rejoignit. Nous étions tout les deux allongés dans le lit. Comme je restais silencieuse, Edward me demanda si j'étais inquiète à propos des Volturi.

-Non, ce n'est pas ça, lui répondis-je.

-Quoi alors?

J'hésitais un peu à lui répondre.

-Bella?

Je me redressai pour lui faire face.

-Tu sais, je ne changerai jamais. Mon odeur sera toujours la même, mon cœur bat, j'ai du sang dans les veines et je saigne à la moindre blessure. Avant, quand tu croyais que j'étais humaine, tu pouvais toujours te dire qu'il te suffisait de me transformer pour que tout ça disparaissent et que tu sois tranquille mais là...

-Sentir ton odeur, entendre ton cœur qui bat, te voir rougir, ta peau douce et chaude, j'aime tout ça, Bella. Ça fait partie de toi. Je t'aime Bella.

-Moi aussi, je t'aime Edward.

Joignant le geste à la parole, il s'était penché vers moi et glissait le nez dans mes cheveux, il appuya ensuite sa tête contre ma poitrine pour écouter chaque battements. Nous restâmes ainsi jusqu'au lever du jour.


Nous avions décidé de continuer à aller au lycée pour ne pas éveiller les soupçons de ceux que nous traquions au cas où ils nous surveilleraient. Après tout ils avaient l’air de savoir qui nous étions sinon Ivy n’aurait pas fui en voyant Soren. La matinée c’était plutôt bien passée. Jessica et Mike ne digéraient toujours pas le fait qu’Edward et moi étions en semble. Ils n’arrêtaient de nous jeter des regards, c’était d’ailleurs les seuls à encore faire attention à nous et je trouvais ça tellement énervant que à chaque fois qu’ils regardaient vers nous je me rapprochais un peu plus d’Edward, je lui caressais la jambe ou je lui lançais de regard langoureux. Ça ne ratait jamais ! Ils se retournaient instantanément comme si on venait de les gifler. J’adorais ce petit jeu qui avait au moins le mérite de me distraire. Et Edward, qui avait parfaitement compris mon manège, n'hésitait pas à en rajouter une couche de temps en temps.

A midi, nous nous installâmes à notre table habituelle. C'était aussi devenu ma table aussi à présent. Comme toujours un plateau était placé devant chacun des Cullen mais aucun n'y touchait.

-Comment tu peux manger ça, me demanda Emmett en pointant le mien du doigt.

-C'est délicieux, tu devrais essayer, répondis-je en exagérant exprès tous mes mouvements, je mâchais, savourais, m'extasiais comme si c’étaient les meilleurs haricots du monde.

S'il avait pu vomir, je crois bien qu'il n'aurait pas eu le temps d'atteindre les toilettes. Les autres non plus n'avaient pas vraiment l'air convaincus, mais ils le montraient moins que leur frère.

-J'en ai besoin, expliquais-je plus sérieuse. Je ressens la faim et si je ne mange pas, je suis plus faible. Et je ne trouve vraiment pas la nourriture humaine mauvaise au contraire, ajoutais-je quand même.

La pause se déroulait dans la bonne humeur, à croire que nous étions juste six adolescents normaux. Je m'entendais encore mieux avec eux maintenant qu'ils savaient. Même avec Rosalie. Nous n'étions pas exactement les meilleures amies du monde mais il lui arrivait de m'adresser la parole. Un bon début. Jasper avait encore un peu de mal avec moi, mais il m'avait avoué que c'était à cause de mon sang, vu qu'il était un jeune végétarien. Je vis Angela arriver près de la table où étaient installés Mike et Jessica. Je lui adressai un signe de la main, ne voulant pas qu'elle pense que je la snobai maintenant que j'étais plus proche des Cullen. Il était rare que j'apprécie un humain, ne voulant pas m'attacher à eux, pourtant c'était le cas avec elle.

A la fin des cours, nous nous retrouvâmes sur le parking du lycée et nous rentrâmes ensemble, Edward et moi dans sa voiture. Alice, Jasper, Emmett et Rosalie dans la voiture de celle-ci. Aujourd'hui, nous devions commencer l'entrainement. Soren et Jasper dirigeront les opérations, l'un étant un guerrier, l'autre un soldat. Nous étions tous dans la clairière attendant nos instructions pour pouvoir commencer.

-D'abord, n'oubliez pas qui sont nos ennemis. Les Volturi sont des vampires extrêmement puissants et âgés. Beaucoup d'entre eux possèdent des dons capables de vous clouer sur place. Il faudra se débarrasser de certains d'entre eux en premier. Jane ou Alec, par exemple, s’ils ont le temps d'utiliser leurs dons sur vous, vous ne serez plus en état de vous battre.

Après d'autres avertissements de la même trempe, ils nous firent nous mettre par deux pour commencer véritablement l'entrainement. Emmett et Edward furent les premiers à se lancer. Emmett avait une force incroyable mais son frère savait tout de suite qu'elles étaient ses intentions, Edward pris donc bien vite le dessus. Puis, ce fut le tour de Carlisle et Rosalie. Je n'aurais jamais cru voir le Dr. Cullen se battre et pourtant il était impressionnant, Rosalie se débrouillait extrêmement bien mais elle n'arriva jamais à porter le moindre coup à son père, il gagna ce duel sans aucune difficulté. Le prochain adversaire de Rosalie allait en baver par contre, elle ne se laisserait pas battre deux fois. Soren demanda ensuite à Edward de venir se battre contre moi. Je me réjouissais de pouvoir lui montrer de quoi j'étais capable mais il n'avait pas l'air très emballé. C’est sur qu’avec moi, il perdait son avantage ou bien était-ce qu'il ne voulait pas se battre contre moi de peur de me blesser? Nous nous mîmes en position d’attaque l’un en face de l’autre.

-Vas-y à fond, lui ordonnais-je.

Je décidai de l’attaquer la première car il semblait trop hésitant. Je voulais qu’il se batte sans retenue. Je feintai une attaque directe mais le contournai au dernier moment. Il fut un instant désorienté ce qui me permit de l’éjecter contre un arbre mais il se reprit aussitôt et disparu. Un instant plus tard, il atterrissait devant moi avec un de ses sourires en coin, qui avait le don de m’éblouir. Il en profita pour le faire une clé de bras et de se retrouvai derrière mon dos. Heureusement pour moi, j’avais un peu appris les arts martiaux et je le fis passer par-dessus mon épaule avec une facilité déconcertante. Il roula au sol sur plusieurs mètres avant de se relevé et de m’attaquer de front. Je pensais qu’il allait feinter comme je l’avais fait plus tôt et je m’y préparai donc. Mais il ne feinta pas et je me retrouvai couché sur le dos à terre avec ses crocs à un centimètre de ma jugulaire. Il attendit que Soren le déclare vainqueur avent de se relever et de me tendre la main pour m’aider à me relever. Le combat s'était bien déroulé mais Soren nous jeta quand même un regard mécontent.

-Vous deux, vous allez y mettre un peu du vôtre ou bien la prochaine fois je ne vous mettrai pas ensemble, nous réprimanda-t-il comme un professeur le ferait avec deux de ses mauvais élèves.

-Je t'avais dis, d'y aller, chuchotais-je à Edward tout en m'éloignant. On se fait engueuler à cause de toi.

-Il a dit vous, je te signale, répondit-il sur le même ton. Tu t'es retenue aussi.

-Je suivais ton rythme, c'est tout.

Faussement vexé, il me donna un léger coup de coude, avant de m'entrainer à sa suite rejoindre nos places tandis que Nate et Alice allait commencer à leur tour leur combat.


La première semaine se déroula tranquillement, une routine s'était installée. Le matin nous partions au lycée, après les cours, nous rentrions à la maison pour un petit entraînement et après, nous allions en ville à la pêche aux informations. La cohabitation se passait plutôt bien. La maison était pleine de vie, surtout grâce aux petites disputes quotidiennes d’Esmé et Owen. Comme celle de ce moment.

-Esmé, voyons laissez-moi faire la lessive.

-Non. Vous êtes un invité, Owen, et les invités non pas à faire les corvées.

-Mais je suis majordome. Les corvées font partie de mon travaille et puis ça me dérange pas au contre j’aime bien.

-C’est hors de question.

Parfois Esmé pouvait vraiment être buttée mais Owen n’avait rien à lui envié, il ne laisserait personne le priver de son travail.

-Une dame n’a pas à se salir les mains !

Ils se fixaient droit dans les yeux attendant qu’un des deux flanchent. Je trouvais ça vraiment drôle, avec mon petit frère, nous ne manquions pas un épisode de leur dispute. Ils ont tout les deux des personnalités très douce et qui se préoccupe plus des autres que d’eux-mêmes. Ce qui donnait toujours des «après vous mon cher. Oh non ! Après vous…» A force c’était devenu une attraction au point où on prenait même des paris. Pour finir mon père a décidé d’intervenir.

-Esmé, Owen a raison. Il travaille pour notre famille depuis longtemps, le ménage fait partie de ses prérogatives et il est bien payé.

Sa tirade lui valu un regard noir d’Esmé. Une main de fer dans un gant de velours. Soren resta un instant sans savoir que dire et Liam et moi étouffâmes un rire, il n'avait pas l'habitude de se laisser marcher sur les pieds. Carlisle intervient à son tour.

-Owen, depuis combien travaillez-vous pour les Swan ?

Il lui fallut un instant pour répondre, ne s’attendant pas à cette question.

-Depuis mes dix-huit ans. Comme tout les membres de ma famille.

-Toute votre famille ?

-La famille Gentry travaille pour nous depuis près de deux cents. Lorsqu’ils ont fini leurs études, notre secret leur est révélé et ils travaillent pour nous sur plusieurs plans.

-Vous êtes nombreux ?

-Oh non ! Il y a juste ma sœur, mon frère, sa femme et leur aîné à la maison principale. Les anciens et les plus jeunes vivent plus près de la ville pour qu’ils soient plus proches de l’école.

-Et vous n’avez pas eu en vie d’aller à l’université ?

-Mais j’y suis allé. Il est vrai qu’à dix-huit ans je ne savais pas quoi faire mais après quelques années je me suis intéressé à de nouvelles choses.

-Comme je l’ai dit, la famille d’Owen travaille pour nous sur plusieurs plans tels que la maintenance de nos différentes propriétés et entreprises.

-Je vois. C’est un bon moyen de gagner de l’argent sans devoir changer trop souvent d’emploi


La dispute ayant été désamorcée, du moins pour l’instant, je décidai de monter dans ma chambre, enfin celle d’Edward, pour lire un livre. J’avais envie d’un peu de calme. Je m'assis sur le lit et commençai «De l’eau pour les éléphants ». Je fus sortie de ma lecture passionnante par de doux baiser le long de ma nuque. Edward se tenait derrière moi.

-Ce livre est bien ? Me souffla-t-il à l’oreille.

-Oui, vraiment passionnant.

Je n’arrivais pas me concentrai à cause des caresses d’Edward. Je tentai donc de changer de sujet.

-Es-tu là juste pour le plaisir ou avais-tu quelque chose à me demander ?

-Eh bien, j’aimerais dire que je suis juste venu te déranger pour le plaisir mais…

-Tu ne me déranges jamais, voyons. Le coupais-je.

-Mais…reprit-il. Je suis venu te prévenir que le dîner est servi. Enfin, je parle de ce truc si dégoutant que tu appelles nourriture.

Je lui donnai au coup dans les côtes et le fit tomber hors du lit avant de détaler hors de la chambre espérant éviter ainsi les représailles, qui ne tarderaient pas à venir. Je pouvais d’ailleurs l’entendre dévaler les escaliers à ma suite. Je me réfugiai bien vite dans la cuisine sachant qu’Esmé l’empêcherait de m’ennuyer. Lorsqu’il arriva dans la cuisine, j’étais déjà à table et je lui fis mon plus beau sourire triomphant. Il marmonna quelque chose dans sa barbe avant de venir s’assoir en face de moi et de me sourire.


J’adorais ces petits jeux entre nous et je crois que je pourrais m’y habituer pour l’éternité, pensais-je en l’observant me sourire avec amour.

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