jeudi 5 août 2010

Chapitre 10: L'appel

La semaine recommençait avec un ciel assez éclairé, pas assez néanmoins pour que les effets soient visibles sur ma peau ce qui ne m'empêcherais donc pas de me rendre en cours.


Assise à mon banc, je regardais la place vide à côté de moi. La journée allait être longue... Comme un diable, Jessica apparu à côté de moi, m'expliquant que dès que le soleil pointait le bout de son nez, la famille au grand complet mettait les voiles pour aller faire de la randonnée.

-Entre nous, je n'aurais jamais cru que Rosalie Hale soit du genre à camper dans les bois, ajouta-t-elle.

En d'autres circonstances, je n'y aurais pas cru non plus mais je savais pertinemment ce qu'ils y faisaient, dans ces bois. Edward m'avait prévenu qu'ils ne viendraient pas aujourd'hui, profitant des éclaircies pour partir chasser dans des territoires plus éloignés, là où la faune était plus diversifiées.


Au bout de trois heures de cours, je n'en pouvais plus. Je n'avais pas l'impression de m'être déjà ennuyée à ce point. Je pris mes affaires et me dirigeai vers ma voiture. Je n'avais qu'une envie, me rendre jusqu'à la villa des Cullen mais je savais que ça ne servirait à rien, je ne trouverai qu'une maison vide. J'eus l'idée alors d'essayer quelque chose que je n'avais jamais fait: chasser un animal. Cela faisait quelques jours que je ne m'étais plus nourrie au régime des vampires et bientôt ma gorge recommencera à me brûler.


Je décidai de me rendre dans les bois à l'opposé de la ville, si jamais je me blessai, je ne voulais pas prendre le risque que les Cullen repèrent l'odeur de mon sang dans la forêt. J'abandonnai ma voiture et m'enfonçai dans les bois à pied. Je me retrouvai bien vite face à un cerf. Il avait voulu fuir en me voyant mais je ne lui en laissais pas le temps, m'accroupissant légèrement pour mieux pouvoir lui sauter dessus. La pauvre bête n'eut pas le temps de réagir, je plantais déjà mes crocs dans son cou pour le vider de son sang. En dix minutes, le cerf était mort et complètement assécher. Le goût de ce sang était meilleur que ce à quoi je m'attendais sans pour autant égaler celui des humains, en revanche je n'étais absolument pas rassasiée ce qui était plutôt étonnant vu la taille du cerf et la quantité de sang qu'il possédait. Je me mis à la recherche d'autres proies, je dénichai bien vite deux biches et même un lynx. Je comprenais à présent pourquoi les Cullen devaient s'absenter toute une journée pour chasser.


Je rentrai chez moi en faisant bien attention à ne pas me faire remarquer. En effet, après avoir bu du sang, mes yeux prenaient pour quelques heures une couleur rouge vif. Quand Owen me vit, on aurait dit qu'il ne me reconnaissait.


-Ça va? Qu'est-ce qu'il se passe? Lui demandais-je.

-Regardes-toi dans le miroir.


Je me tournai pour faire face au miroir qui ornait l'entrée. Si je ne regardais que mes yeux, j'avais l'impression de fixer Edward. Ils n'étaient pas rouges mais dorés. Je ne me retournai que plusieurs minutes plus tard. Owen m'examinait d'un air amusé.


-Je me suis essayée à la chasse aux animaux, expliquais-je.

-On dirait bien que cet Edward t'a tapé dans l'œil.


Je rougi et préférai monter tout de suite dans ma chambre, n'ayant pas envie de m'étendre sur le sujet. Je l'entendais encore rire derrière moi. Je m'installai sur le lit et repris ma lecture.


Je fus réveillée par la sonnette d'entrée, je tournai la tête pour voir l'heure: 17h00. J'avais dormi trois bonnes heures. Je fus plutôt surprise étant donné qu'en général, je ne dormais pas après avoir mangé. Je dormais très peu à vrai dire.


-Bella! Ton amie Alice est ici, me cria Owen.

Je pouvais l'entendre parfaitement mais il ne s'était jamais habitué à parler normalement lorsqu'il devait me dire quelque chose et que nous étions éloignés l'un de l'autre.

Je jetai vite fait un coup d'œil dans le miroir pour vérifier que mes yeux avaient repris leur couleur brune habituelle et je descendis retrouver Alice, installée sur le canapé. Je pris place à ses cotés.


-Vous êtes déjà rentrés?

-Juste moi, Carlisle et Esmé. Les autres ont décidés de rester un peu plus longtemps, il y avait un tas d'ours là où nous étions, mais comme j'étais rassasié, Je me suis dit que nous pourrions passer un peu de temps ensemble j'ai pensé que ça ne te dérangerait pas que je vienne te voir maintenant que tout va bien avec Edward. Nous allons devenir de très bonnes amies, Bella. Je l'ai vu. Je t'aurais bien proposé de venir faire les boutiques avec moi mais je ne voudrais pas risquer que tu nous évites encore alors restons simplement ici. Montre-moi ta chambre, Bella.


Ça tenait plus de l'ordre que de la demande. Je la fis donc monter. La pièce carrée était simplement meublée, un lit double reposait contre le mur gauche. En face du lit, il y avait une armoire. En vis-à-vis de la porte, une double fenêtre donnait sur la rue. Je n'avais pas pris la peine de décorer ma chambre n'y voyant pas l'intérêt. Alice se dirigea immédiatement vers l'armoire dont elle examina le contenu. Si elle n'osa rien dire, son visage parlait pour elle. Je m'assis sur le lit.


-Alice?

-Oui?

-Quand Edward m'a raconté comment chacun de vous était devenu vampire, il m'a dit que tu ne te souvenais de rien.

-C'est vrai.

Elle ne semblait pas du tout préoccupée par ça, elle continuait sa fouille dans mon armoire.

-Tu voudrais savoir? Je veux dire si tu avais un moyen de découvrir comment ça s'est passé.

J’avais fait ma petite enquête, je soupçonnais Luc d'avoir été son créateur mais j'avais découvert qu'il était mort il y a des années mais je connaissais de vue certains de ses amis vampires, j'aurais peut-être pu trouver quelque chose d'intéressant. Elle sembla réfléchir un instant.

-Non, je pense qu'il y a une raison si je ne me souviens pas de ce qui s'est passé quand j'étais humaine.


Le téléphone sonna. Owen m'appela de la cuisine, m'invitant à prendre l'appel.


-Papa? Si c'est pour la dernière fois, je t'ai déjà expliqué que...

-Il ne s'agit pas de ça.

Ça ne me disait rien de bon. Je m'assis sur une des chaises en attendant la suite.

-Qu'est-ce qui se passe?

-Nous sommes appelés à Volterra.

-Quoi? Tout de suite? Ça ne peut pas attendre un peu?

Je me doutais déjà de la réponse.

-Bien sur que non! Prends un avion pour Rome immédiatement, on se retrouve là-bas.

Je voulus répondre mais il avait déjà raccroché.


Je n'avais bien entendu aucune envie de me rendre chez les Volturi, malheureusement nous n'avions d'autres choix que de rappliquer et en vitesse.


-Tout va bien Bella?

Alice m'avait rejointe dans la cuisine.

-Désolée Alice, il faut que tu t'en ailles. Je dois partir.


Je mis presque Alice dehors, je devais me préparer pour y aller. Owen s'occupait déjà de me réserver un billet d'avion. Ne sachant pas combien de temps le voyage allait durer, je remplis un sac de vêtements de rechange et d'accessoires de toilettes. Le prochain avion pour Rome décollait dans quarante-cinq minutes, il en fallait quinze pour se rendre à l'aéroport. Je sorti de la maison et déposa mon sac dans le coffre de ma voiture. C'est à ce moment que je vis Edward s'approcher de moi.


-Désolée Edward, je n'ai pas le temps de discuter aujourd'hui, je dois prendre un avion.

-Je sais. Alice m'a prévenue, elle te trouvait bizarre.

-Je dois aller rejoindre mon père.

-Maintenant? Les vacances sont la semaine prochaine, tu ne peux pas attendre jusque là?

-J'aimerai bien mais mon père a besoin que je sois là. Je reviendrai aussi vite que possible, au plus tard pour la rentrée en tout cas.


Ça nous laissait deux semaines pour accomplir les exigences des Volturi, il était extrêmement rare que cela dure au-delà de ce laps de temps.

Sur ce, je l'enlaçai pour lui dire au revoir, je ne savais pas vraiment pourquoi j'avais fait ça, habituellement, je n'étais pas très tactile, surtout envers d'autres vampires. Je montai dans la voiture en direction de l'aéroport. Même si j'avais largement le temps avant le décollage, je ne pouvais m'empêcher d'appuyer sur l'accélérateur.

N'ayant qu'un bagage à main, l'enregistrement du vol s'était fait en quelques minutes seulement. Une fois installée, je rappelai Soren.


-Tu es en chemin?

-Je suis dans l'avions. Pourquoi veulent-ils encore nous voir?

-Je n'en sais rien, Bella.

-Je ne pourrais pratiquement rien faire de toute façon. Qui t'a contacté?

-Heidi.

-Et tu lui expliqué?

-Oui mais ils veulent quand même nous voir.

Je laissai échapper un juron.

-Quand décolles-tu?

-Dans dix minutes.

-Très bien, nous t'attendrons à l'aéroport.

-D'accord.


Nous raccrochâmes et l'avion partit à l'heure prévue. J'eus tout le temps de réfléchir à des tas de choses: ce qui m'avait amené à Seattle, ce qui m'y faisait rester alors que je n'avais plus rien trouver de concluant sur Caleb, Caleb lui-même, les Cullen, les Volturi, … Finalement, je m'endormis pour la deuxième fois de la journée. Je me demandais si le sang avait avoir avec ça, peut-être parce que je n'y étais pas habituée. En général, je n'avais besoin de dormir environ que deux fois par semaine.


À l'atterrissage, je sortis de l'avion et retrouvai dans le hall Soren et mes frères qui patientaient. De Rome, nous devions encore faire un bout de chemin en avion puis en voiture pour enfin arriver à Volterra. Nous nous rendîmes sur les pistes d’atterrissage privé de l’aéroport où nous prîmes un jet privé qui nous déposa à l’aéroport de Pise. D’où nous gagnâmes une voiture pour nous rendre à Volterra. Deux heures plus tard, nous arrivions dans un parking souterrain situé sous l'immense demeure des Volturi où un comité d'accueil nous attendait. Félix, Démétri et les jumeaux Jane et Alec, la garde rapprochée des trois rois. À chaque fois que nous devions venir, c'était le même rituel: un subalterne contactait l'un d'entre nous, nous arrivions à Volterra, on se faisait escorter jusqu'aux rois, ils nous informaient de notre mission et une fois celle-ci réglée, nous étions libres de nous en aller. Jusqu'à ce qu’ils nous rappellent. Je détestais ça, surtout que c'était ma faute. Nous n'avions pourtant pas le choix... Les gardes d'un côté, ma famille de l'autre, nous nous contentions de hochements de tête pour nous saluer respectivement.

-Ils vous attendent.

Ce fut les seuls mots de Jane, qu'elle avait prononcés de sa voie criarde qui m’exaspérait au plus au point. Ils nous conduisirent alors à la salle du trône comme je l'appelais. Aro, Caius et Marcus étaient là comme à leur habitude, chacun assis sur un trône, d'où le nom.


-La famille Swan! C'est toujours un plaisir de vous voir. J'espère que vous avez fait bon voyage?

Aro s'était levé et fit quelques pas vers nous.

-Excellent, répondit Soren, froid.

-Bella, me permets-tu?

Il s'était tourné vers moi et tendait la main. Je fis le reste du trajet et lui donnai la mienne. Il la saisi et la recouvrit complètement avec l'autre. Après un temps qui me sembla interminable, il me lâcha.

-Vraiment très intéressant, je ne vois toujours rien.

Je retournai me positionner à la gauche de mon père, légèrement en retrait. Liam était à ma gauche et Nate à droite de Soren, tous les deux à mon niveau. Aro nous regarda tous, chacun à notre tour, un sourire aux lèvres.

-De tels dons... Vous ne voulez vraiment pas nous rejoindre?

Liam se mit à gronder sitôt suivi de Nate et moi. Soren leva un bras, nous invitant à cesser.

-Nous avons déjà refusé cette invitation, Aro.

Si mon père gardait son calme en apparence, je savais bien qu'intérieurement il bouillait. Et Liam encore plus, il vouait une véritable haine aux Volturi qui avaient tué son créateur une vingtaine d'années après que celui-ci ait transformé mon frère. Il faisait un énorme effort pour se contrôler et ne pas attaquer les vampires présent dans la pièce.

-Je sais bien. Quel dommage! Avoir un demi-vampire dans nos rangs serait tellement incroyable, dit-il en me regardant droit dans les yeux. Surtout avec un don aussi exceptionnel que le tien.

Son sourire s'élargissait de plus en plus quand il imagina que j'acceptai cette proposition. Je vis Jane me regarder avec mépris, elle ne comprenait pas l'intérêt que me portait Aro, ça la rendait même jalouse. Heureusement pour elle, je n'avais aucune intention de concéder à sa demande.

-Je ne suis pas plus intéressée que la dernière fois. Et concernant mon don, il comporte néanmoins quelques inconvénients, dont je suis pour l'instant victime.

-Oui, en effet. Heidi m'a prévenu, mais tu ne devrais pas en avoir besoin. Mais laissez-moi plutôt vous expliquer ce qui vous amène.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire